Retour sur la question des frontières entre le Maroc et l’Algérie

Bernard Lugan.

Bernard Lugan.

ChroniqueLe roi Hassan II fit cette remarque au président Ben Bella: «M. le Président, il y a quand même Tindouf, vous ne pouvez vraiment pas méconnaître que Tindouf est certainement parmi toutes les injustices la plus flagrante et la plus patente».

Le 05/12/2023 à 10h56

Victime des amputations territoriales coloniales, le Maroc n’a jamais eu de position maximaliste concernant cette question. Tout au contraire, sa constante fut toujours de tenter de régler ses différends frontaliers l’opposant à son voisin oriental par la négociation. Si ces dernières échouèrent, ce fut comme l’a joliment écrit Mohamed Maazouzi, parce que:

«(…) obnubilés par le mirage de l’Atlantique, (…) (les responsables algériens) veulent que l’Algérie soit à la fois saharienne, méditerranéenne et atlantique, conditions indispensables, pensent-ils, pour atteindre un certain degré de puissance et se poser en « maître de l’heure » en Afrique. Pour cela, Tindouf se présente à leurs yeux comme le point d’appui à partir duquel tout peut être permis (…)», («Tindouf et les frontières méridionales du Maroc», de Mohamed Maazouzi, éd. Dar Al-Kitab, 1976, p.137).

Les deux pays ont pourtant conclu plusieurs accords, en 1961, en 1967 et en 1972.

Le 6 juillet 1961 à Rabat un accord fut signé par le président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), à savoir Ferhat Abbas, et le roi Hassan II. Un accord stipulant que les problèmes frontaliers existant entre les deux pays seraient résolus par la négociation dès que l’Algérie aurait acquis son indépendance.

Effectivement indépendante au mois de juillet 1962, l’Algérie oublia ses engagements de 1961. Le 15 octobre 1963, une commission mixte se réunit cependant à Oujda, sans résultat. Aussi, comme il l’écrivit en 1976 dans son livre «Le Défi», le roi Hassan II fit donc remarquer au président Ben Bella:

«M. le Président, il y a quand même Tindouf, vous ne pouvez vraiment pas méconnaître que Tindouf est certainement parmi toutes les injustices la plus flagrante et la plus patente». (p. 90).

Rapportée par le roi du Maroc, la réponse du président Ben Bella fut alors la suivante:

«Je demande à Votre Majesté de me laisser le temps de mettre en place les institutions algériennes, de devenir chef de l’État algérien, de prendre en main le parti de l’opposition et, alors, vers le mois de septembre-octobre, j’aurai la plénitude et la qualité qui me permettra d’ouvrir avec vous ce dossier des frontières, étant bien entendu qu’il ne saurait être question pour les Algériens d’être purement et simplement les héritiers de la France en ce qui concerne les frontières de l’Algérie» (p. 90).

Le roi Hassan II écrit ensuite, page 91:

«J’eus le tort de le croire, car c’est précisément en octobre 1963 que de petites garnisons marocaines furent attaquées et anéanties à Hassi Beïda et Tinjoub».

En 1967 fut néanmoins signé l’accord d’Ifrane, destiné à mettre fin au différend frontalier. Puis, le 27 mai 1970, se tint la rencontre de Tlemcen lors de laquelle le roi Hassan II et le président Boumediène évoquèrent l’exploitation commune des mines de Gara Djebilet et décidèrent la création d’une commission mixte destinée à régler le problème des frontières («Le Défi» ,1976 p.92).

Lors du sommet africain de Rabat, le 15 juillet 1972, fut enfin signé un accord qui aurait pu permettre de dépasser le problème frontalier en instaurant une coopération régionale et l’exploitation commune de Gara Djebilet, avec un port et une voie ferrée. Mais le 16 novembre 1977, le roi Hassan II annonça que l’Accord de frontières et de coopération algéro-marocain de 1972 ne serait pas ratifié par le Maroc, l’Algérie ayant refusé de restituer à ce dernier une bande de 40 kilomètres dans la région de Tindouf. Une demande qui devait mettre un terme aux revendications marocaines.

De plus, cet accord sous-entendait l’appui algérien donné au Maroc dans la récupération du Sahara occidental, or, ce fut tout au contraire une opération anti-marocaine qui fut lancée par Alger.

Par Bernard Lugan
Le 05/12/2023 à 10h56

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Ces commentaires seront transmis à Bernard Lugan.Merci!

C'est pour ça que les médias Algériens souvent font un lapsus significatif en parlant de Tindouf comme étant dans le Sahara Occidental !!? ... Merci

sachons que le terme "négocier" n'a pas et n'aura jamais sa place dans le vocabulaire de "l'algérien" qui a pour principe, pardon doctrine : "ça c'est a moi pour le reste, vas demander a la France !". Les accords d'Evian ont été signés avec précipitation de la part des négociateurs du FLN pressés d'avoir un pays et non une indépendance. Lorsque boumedienne renversa benbella et l'enferma durant 16 ans environ, alors en 72 il s'est assis sur les accords d’Évian et a éconduit le gouvernement de Pierre Messmer et président Pompidou en renvoyant Elf Erap et le reste mais a fermé les yeux sur les algériens bradés en main d’œuvre bon marché dormant chez les marchand de sommeil mais partageant les alloc a 50%. ce pays a été posé sur un socle nommé TRAITRISE enrobé dans un emballage "Révolution"

Les algériens ne peuvent voir le Sahara occidental qu'en mirage.Bien mal acquis ne profite jamais. L'algérie a pris Tindouf 'et vvoila que le polisario la lui reprend Comment se débarasser de cette population parasite?Le Maroc a récupéré l'atlantique.Dire que les verts kakis voulaient nous encerçler et nous réduire à une ILE.Dieu est grand

La france qui a prix Tindouf pas l Algérie l Algérie ne prendra jamais rien aux maroc que sa soie bien clair entre vous et moi. Elie Kakou

L’accord de 1972 sur les frontières n’a pas été ratifié par Rabat,car, entretemps , le Maroc avait récupéré le Sahara occidental en 1975, et demandé à l’Algérie d’ajouter au tracé initial une rallonge de 40 km représentant les frontières entre l’ex-Sahara espagnol et l’Algérie.

L'Algérie survit et reste jusqu'à aujourd'hui unie que grâce aux conflits qu'elle créés , comme un virus qui se développe qu'on détruisant tout ce qui l'approche. Le pauvre peuple algérien au lieu de travailler au développement de son pays pour construire son avenir et léguer aux générations futures une nation prospère et mature dans l'arène concurrentielle des nations, il est entrainé dans la schizophrénie des complots incessants qu'on lui fait croire qu'on fomente de tout part contre lui. En fin de compte, les chimères d'une grandeur factice et d'un avenir entièrement compromis et totalement gaspillé attendent notre voisin qui aura tout de même le mérite de réaliser l'exploit de faire durer au yeux de l'histoire un régime incompétent et criminel.

Y aura bien un président honnête et sérieux un jours dans se département français Algérie a nos jpurs na jamais encore existé réellement sais que un titres français se nom et puis un Algérien na encore aucun Repaire y se sente plus chez eux a l étrangers que dans se territoire en Afrique encore obsellette et remplie d ignorant diriger par des maffia pauvre peuple

0/800