Bernard Lugan

La chronique de Bernard Lugan

Bernard Lugan est un historien français, né à Meknès au Maroc. Auteur de plusieurs ouvrages| dédiés principalement au continent africain| il est considéré comme l’un des africanistes les plus réputés et a enseigné à cet égard l’histoire de l’Afrique dans plusieurs universités et écoles. Il a reçu en 1988 le prix Louis-Marin de l’Académie française pour son livre Huguenots et Français| ils ont fait l'Afrique du Sud.

L’Algérie, le Mali et la Russie
Dans la région du Sahel, les intérêts de l’Algérie s’opposent à ceux du Mali, mais télescopent également ceux de la Russie. C’est ainsi que, troisième acteur régional, Moscou soutient militairement la junte au pouvoir à Bamako, mais tout en fournissant à l’Algérie la quasi-totalité de son armement.
Soudan du Sud: entre Dinka et Nuer une guerre qui n’en finit pas
Une fois l’indépendance obtenue en 2011, le nouvel État, qui prit le nom de Soudan du Sud, fut présidé par Salva Kiir, un Dinka; le vice-président Riek Machar étant, quant à lui, Nuer. Cependant, très rapidement, les Dinka durent faire face aux revendications des Nuer, ce qui déboucha sur une féroce guerre civile.
Maroc-Sahel, des relations millénaires
Le Maroc fournissait à l’Afrique subsaharienne des productions d’artisanat, des bijoux, des armes ou des étoffes, mais aussi des produits d’usage courant comme les ustensiles de cuisine, de la poterie, des tissus, des couteaux ou des miroirs. Les productions agricoles, comme le blé, les fruits secs et les dattes, entraient également pour une large part dans ce commerce, sans oublier les chevaux.
Le piège des hydrocarbures se referme inexorablement sur l’Algérie
La dépendance aux hydrocarbures fait peser une menace existentielle sur l’Algérie, dont l’économie est à la merci de la variabilité des cours. Bloquée sur la monoproduction des hydrocarbures, dont les volumes exportables devraient automatiquement baisser en raison de l’augmentation de la consommation intérieure et de l’épuisement des gisements, l’Algérie, qui ne produit rien, est dans une impasse.
La gauche française, cette gardienne vigilante du mensonge national algérien
Oser simplement écrire que la nation algérienne n’existait pas en 1830 quand se fit le débarquement français à Sidi Ferruch, entraîne ainsi immédiatement l’accusation de «nostalgique de l’Algérie française» ou de «partisan de l’OAS», donc la disqualification et la mise au ban.
Comment le Maroc oriental a été offert à l’Algérie (2)
Le 5 août 1890, aux termes d’une convention secrète, la France et la Grande-Bretagne se mirent d’accord pour délimiter leurs sphères d’influence en Afrique. Londres laissa alors toute liberté à la France pour occuper les régions marocaines du Touat, du Gourara, du Tidikelt et d’Igli, ainsi que toute la vallée de la Saoura.
Comment le Maroc oriental a été offert à l’Algérie (1)
S’appuyant sur les articles de la Convention de Lalla Maghnia, l’Algérie soutient, contre le réel et contre l’histoire, que le Maroc et la France auraient implicitement reconnu que le Sahara était une res nullius, dont la propriété reviendrait au premier occupant, c’est-à-dire à la France, dont l’Algérie indépendante se considère comme l’héritière. Deux objections majeures vont à l’encontre de cette thèse.
Lyautey a empêché «l’algérianisation» du Maroc
Lyautey avait compris que le Protectorat n’aurait qu’un temps, qu’il n’était qu’une étape transitoire, une parenthèse destinée à être refermée, car, à la différence de l’Algérie, le Maroc était un authentique État-nation, dans lequel la présence française n’était que temporaire. Il n’eut d’ailleurs de cesse de proclamer: «Je suis le premier serviteur du Sultan».
Comprendre la guerre du Kivu
Voilà les trois grandes raisons pour lesquelles, depuis 1996, le Rwanda impose une situation de non-retour débouchant sur une sorte d’autonomie régionale sous son contrôle. Or, comme la République démocratique du Congo n’acceptera jamais la perte du Kivu, la question ne semble pas être en voie de règlement.
Les très sombres perspectives économiques et sociales de l’Algérie
La survie du «Système» algérien dépend du prix des hydrocarbures. Ses dirigeants ne peuvent pas avoir oublié que le «contre-choc pétrolier» de 1986 avait débouché sur les manifestations d’octobre 1988, puis sur la guerre civile des années 1990. De même, le cours du pétrole a commencé à baisser au milieu des années 2010, et quatre ans plus tard, il y eut le Hirak…