Une loi américaine classant le Polisario comme groupe terroriste: Joe Wilson persiste et signe

Le congressman Joe Wilson avec le président américain Donald Trump.

Le congressman Joe Wilson avec le président américain Donald Trump.

Alors que les connexions du front Polisario avec l’Iran, le Hezbollah et le régime déchu de Bachar Al-Assad, avec la bénédiction d’Alger, éclatent au grand jour, le congressman américain Joe Wilson relance sa campagne et confirme son intention de légiférer pour faire classer le groupe séparatiste comme organisation terroriste. Une nouvelle analyse percutante de deux figures de la Heritage Foundation marque un pas de plus dans cette perspective.

Le 22/05/2025 à 16h52

Ennemi juré du front Polisario, soutenu par l’Algérie, aux États-Unis et défenseur de l’intégrité territoriale du Maroc, le congressman conservateur Joe Wilson remet le couvert. Il entend bien soumettre une proposition de loi à criminaliser le front séparatiste et à le désigner comme organisation terroriste. «La législation arrive bientôt», a confirmé la figure politique américaine ce jeudi 22 mai sur son compte officiel Twitter. «Trump va s’en occuper», a-t-il encore martelé, rappelant une ancienne promesse.

Joe Wilson réagissait cette fois à une nouvelle analyse d’une des éminences grises du prestigieux think tank Heritage Foundation Robert Greenway, directeur du Centre Allison pour la sécurité nationale, et Amine Ghoulidi, chercheur invité à l’Institut Shelby Cullom Davis pour la sécurité nationale et la politique étrangère de la même fondation.

Une analyse sourcée et extrêmement bien documentée, publiée hier mercredi par The Daily Signal. On y lit, sous le titre explicite «Pourquoi les États-Unis doivent affronter le front Polisario, un proxy terroriste», comment un cocktail explosif mijote alors que drones iraniens, réseaux russes, trafics sahéliens et menaces terroristes convergent sous la bannière du Polisario, soutenu par Alger. Le front séparatiste se mue en proxy hostile, aux portes de l’Europe. Le front a non seulement intensifié ses actions armées contre le Maroc, déclarant la région du Sahara occidental zone de guerre. «Aujourd’hui, les combattants du Polisario utilisent des drones de type iranien, partagent les couloirs désertiques avec les convois logistiques de proxies russes et imposent des taxes sur les routes de contrebande qui alimentent les jihadistes du Sahel. Tout cela se déroule à portée de missile du détroit de Gibraltar, l’un des points de passage maritime les plus stratégiques du monde», résume-t-on.

De quoi fournir de nouveaux éléments au congressman Joe Wilson qui ne cesse d’appeler à incriminer le Front séparatiste. Le 11 avril dernier, il annonçait avoir entamé l’introduction d’une loi dans ce sens.

Le 19 avril, sur X, le même Joe Wilson insistait pour que le Polisario soit classé comme «groupe terroriste étranger» par l’administration américaine. «Trump va s’en occuper», avait-t-il promis une première fois.

De la même manière, le congressman réagissait alors à une nouvelle analyse mettant en cause le rôle de proxy iranien que joue le Polisario. Un policy paper du think tank Hudson Institute vient en effet de jeter la lumière sur un fait désormais établi.

Un fait étayé par de récentes révélations du Washington Post faisant état de centaines de prisonniers du Polisario, envoyés par l’Iran pour combattre aux côtés du régime syrien. Dans son édition du samedi 12 avril, le quotidien à grand tirage a publié un long reportage sur les milices terroristes ayant combattu aux côtés du régime syrien déchu. Parmi ces mercenaires, on trouve plusieurs centaines de combattants du Polisario.

«Au fil des ans, l’Iran a soutenu un large éventail de groupes mandataires pour promouvoir ses intérêts. L’Iran, par exemple, a formé des combattants du Front Polisario, un groupe rebelle basé en Algérie qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc. Des centaines de ces combattants sont actuellement détenus par les nouvelles forces de sécurité syriennes», écrit WaPo, citant ces mêmes forces et des diplomates occidentaux dans la région. Ces révélations viennent confirmer de manière flagrante ce que le Maroc a toujours affirmé concernant les liens entre l’Iran, le Hezbollah et le Polisario par l’entremise d’Alger.

Peu à peu, la face (pas si) cachée du régime voisin se dévoile au grand jour, suscitant ire et commentaires des think tanks les plus en vue de l’autre côté de l’Atlantique, obligeant la nouvelle administration américaine à réagir. Celle-ci a par ailleurs confirmé le soutien total et absolu de Washington au Maroc. Ayant reçu mardi 8 avril 2025 à Washington le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a réaffirmé que les États-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et soutiennent la proposition d’autonomie «comme seule base pour une solution juste et durable au différend».

Par Tarik Qattab
Le 22/05/2025 à 16h52