Après les États-Unis, puis le Royaume-Uni, les appels à qualifier le Polisario d’organisation terroriste se multiplient aujourd’hui en Amérique latine et au sein de plusieurs pays européens, à commencer par la France. Les enquêtes et analyses de think tanks de premier plan — véritables incubateurs de politiques publiques aux États-Unis notamment —, établissant preuves à l’appui le rôle de proxy joué par le groupe séparatiste au profit d’organisations telles que le Hezbollah ou d’États comme l’Iran, avec la complicité et sous l’égide de l’Algérie, y contribuent largement.
Ainsi, de nombreuses personnalités politiques issues de pays d’Amérique du Sud, s’appuyant notamment sur un rapport publié par le Hudson Institute, appellent à classer le Polisario comme «organisation terroriste».
En Argentine, le député Alvaro Gonzalez a relayé sur son compte X son soutien à «l’appel visant à ce que le Front Polisario soit déclaré organisation terroriste par le gouvernement argentin», ajoutant que «ce genre de groupes représente une menace pour l’Occident».
Yamil Santoro, député à l’Assemblée locale de Buenos Aires et directeur de la Fondation Apollo, estime pour sa part que «l’Argentine, tout comme elle l’a fait avec le Hamas, devrait désigner le Polisario, un autre proxy de l’Iran, comme organisation terroriste».
Maria Cecilia Ibanez, députée et présidente du Mouvement d’intégration et de développement dans la province de Cordoba, affirme de son côté que «la démilitarisation des groupes armés pro-iraniens, tels que le Front Polisario, doit être une priorité», exprimant sa solidarité avec le Sahara marocain.
En Colombie, la sénatrice Paola Holguin, également pré-candidate à la présidentielle de 2026, a fait sien les conclusions de rapport Hudson Institute.
Au Brésil, le député Eduardo Bolsonaro, fils de l’ancien président Jair Bolsonaro, a affirmé que «le Front Polisario est un groupe terroriste qui, comme le Hezbollah, le Hamas et d’autres, agit comme un proxy de l’Iran», exprimant par ailleurs son soutien au roi Mohammed VI et à son plan de paix pour la région, déjà reconnu par plusieurs pays.
Au Pérou, l’ancienne présidente du Congrès, Martha Chavez Cossio, a dénoncé «les liens avérés du Polisario avec l’Iran et le Hezbollah», soulignant que le Maroc, acteur majeur de la paix mondiale, protège «toute sa population du Sahara marocain contre l’expansionnisme de l’Algérie».
Miguel Angel Rodriguez Mackay, ancien ministre péruvien des Affaires étrangères, estime lui aussi que le Polisario devrait être inscrit sur la liste américaine des groupes terroristes, précisant que «l’Iran renforce son soutien au Polisario en Afrique du Nord pour y étendre des pratiques extrémistes contre le Maroc».
La députée péruvienne Rosangella Barbarán ajoute que «la gauche radicale au Pérou tente de promouvoir la chimérique République sahraouie», révélant, à travers un nouveau rapport, «l’envoi de missiles et de drones depuis l’Algérie pour attaquer le Maroc», dans un contexte d’instrumentalisation du conflit du Sahara par l’Iran.
Au Paraguay, le sénateur Edu Nakayama, membre de la commission des relations extérieures du Sénat, a déclaré qu’il existe «de nombreuses raisons pour lesquelles le Front Polisario devrait être déclaré organisation terroriste par le Département d’État américain et les gouvernements du monde».
Ces voix rejoignent désormais celles qui s’élèvent en Europe. En France, l’ancien député et secrétaire général adjoint du parti Les Républicains, Pierre-Henri Dumont, a interpellé Emmanuel Macron pour adopter une position claire face au Polisario. Sur la plateforme X, il écrit: «L’Institut Hudson apporte un nouvel éclairage sur le Polisario. Utilisé par l’Algérie et l’Iran, allié du Hezbollah, ce mouvement menace la paix et la sécurité régionales. La France doit appeler les choses par leur nom: le Polisario est une organisation terroriste».
Le think tank américain Hudson Institute a effectivement publié une analyse intitulée «L’argument stratégique pour désigner le Polisario comme organisation terroriste étrangère», démontant méthodiquement les prétentions du mouvement. L’étude révèle que le Polisario n’est pas un mouvement de libération légitime, mais une milice paramilitaire au service d’agendas terroristes. Le document expose des faits accablants: violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991, détournement de l’aide humanitaire pour financer ses infrastructures militaires, collaboration avec des organisations terroristes étrangères (Hezbollah, PKK), réception de drones du Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranienne via l’Algérie, et trafic d’armes à destination d’insurrections djihadistes menaçant les forces américaines dans le Sahel.
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Aux États-Unis, ces révélations n’ont pas laissé indifférents les responsables politiques. Le congressman Joe Wilson, fervent opposant au Front Polisario, a intensifié ses appels à l’administration américaine pour qu’elle désigne le Polisario comme «organisation terroriste étrangère». Le 19 avril dernier, sur X il déclarait: «Trump va s’en occuper».
Le 11 avril, il avait déjà annoncé l’introduction d’un projet de loi en ce sens.
En Grande-Bretagne également, le 19 avril, le député conservateur Liam Fox, ancien ministre de la Défense et figure de proue du Parti conservateur, a plaidé pour une telle désignation. Sur son compte X, il affirme: «Au même titre que le Hamas et le Hezbollah, le Front Polisario est un proxy de l’Iran. Pour nos alliés marocains, les gouvernements occidentaux doivent agir rapidement pour reconnaître ce groupe comme organisation terroriste».
Liam Fox s’appuie notamment sur une analyse de la Foundation for Defense of Democracies (FDD) publiée le 17 avril, qui appelle l’administration américaine à ouvrir rapidement le consulat promis à Dakhla et à reconnaître pleinement la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, tout en inscrivant le Polisario sur la liste des organisations terroristes.
Dans le même temps, une enquête du Washington Post révèle que des centaines de membres du Polisario ont été envoyés par l’Iran combattre aux côtés du régime syrien. Dans son édition du 12 avril, le quotidien rapporte que l’Iran, depuis des années, forme et utilise des combattants du Polisario pour promouvoir ses intérêts géopolitiques, en lien direct avec des diplomates occidentaux et les nouvelles forces de sécurité syriennes.
Ces révélations confirment, de manière éclatante, les mises en garde du Maroc sur les relations troubles entre l’Iran, le Hezbollah et le Polisario, orchestrées par Alger. Aujourd’hui et plus que jamais, les masques tombent.