Les séparatistes du Polisario, appuyés activement par l’Algérie, représentent une menace croissante pour la stabilité de l’ensemble de la région nord-africaine. C’est ce qu’affirme avec insistance la Fondation Luigi Einaudi, un influent think tank italien, qui appelle la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, à revoir urgemment la position de Rome sur la question du Sahara marocain.
Dans une analyse percutante intitulée «Le Maroc mis dans la ligne de mire», Andrea Cangini, secrétaire général de la fondation et ancien sénateur, avertit: «En l’absence d’un processus sérieux de dialogue, le risque d’une escalade armée demeure concret, mettant en péril la stabilité non seulement du Maroc et de l’Algérie, mais de toute l’Afrique du Nord».
Une neutralité sous influence
Cangini regrette que l’Italie, bien qu’historiquement proche du Maroc et soucieuse de la stabilité régionale, continue d’adopter une position ambivalente. «L’Italie devrait logiquement se ranger du côté du Maroc, allié fiable et rempart contre l’extrémisme. Mais la réalité géopolitique semble être influencée par les intérêts énergétiques du groupe ENI en Algérie», déplore-t-il.
Il rappelle également les positions passées de Giorgia Meloni, qui avait affiché un certain soutien aux revendications du Polisario à ses débuts politiques, notamment lors d’une visite en 2000 dans les camps de Tindouf, et par une motion parlementaire en 2007 visant à accorder un statut diplomatique à cette organisation. Mais les temps ont changé, insiste-t-il. «Giorgia Meloni exerce désormais des responsabilités gouvernementales, et la donne géopolitique s’est profondément modifiée. Un ajustement stratégique s’impose», écrit l’ancien sénateur.
Des liens inquiétants entre le Polisario et le terrorisme
Le rapport de la fondation va plus loin et met en lumière des connexions dangereuses entre les milices du Polisario et des organisations terroristes islamistes, notamment le Hezbollah. «Le Washington Post a récemment révélé un lien jusqu’alors ignoré entre les rebelles du front Polisario et la branche armée de l’Iran. Cette alliance clandestine constitue une menace directe pour la sécurité régionale», alerte Cangini.
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Pour lui, le régime iranien, affaibli sur les fronts syrien et libanais, cherche à étendre son influence vers l’ouest en s’implantant au Sahara via des groupes armés hostiles à l’ordre régional. «Ce serait une tête de pont stratégique pour l’Iran en Afrique du Nord, une région cruciale pour la sécurité de l’Europe et de l’Italie», explique le secrétaire générale de la Fondation.
Face à ce contexte alarmant, le Maroc apparaît plus que jamais comme un acteur central de la stabilité régionale. Engagé dans la lutte contre le terrorisme, promoteur d’un Islam modéré et partenaire stratégique de l’Union européenne, le Royaume bénéficie d’un large soutien international, notamment des États-Unis, qui ont reconnu sa souveraineté sur le Sahara en 2020.
«Il est temps que l’Italie aligne sa politique étrangère sur ses intérêts géostratégiques réels. Le Maroc, fidèle allié de Rome, mérite un soutien clair et sans ambiguïté face aux velléités séparatistes manipulées par Alger et instrumentalisées par Téhéran», conclut Andrea Cangini.