Reconnaissance de la marocanité du Sahara: Londres balise le terrain

La porte d’entrée de Laâyoune - Yassine Benkirane.

Porte d’entrée de Laâyoune (Yassine Benkirane).

Revue de presseBien que sa position actuelle se cantonne dans la zone de «neutralité», des indices laissent à penser que la Grande-Bretagne se rapproche de plus en plus de la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Le ministre britannique des Affaires étrangères n’avait-il pas déclaré qu’il ne considérait pas comme « illégale» l’activité commerciale au Sahara? Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 29/01/2025 à 19h43

La Grande-Bretagne a commencé à concrétiser sa vision qui consiste à mettre le Royaume dans le cœur de sa stratégie, dans le but de s’implanter dans le continent africain.

Pour ce faire, le Royaume-Uni a commencé à approfondir ses relations bilatérales avec Rabat, à augmenter les investissements et les échanges commerciaux, et à élaborer une stratégie commune pour pénétrer le marché africain, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 30 janvier.

La consolidation des relations économiques entre les deux pays a connu des progrès sensibles, avec la signature en 2019 d’un Accord d’association (AA) et son entrée en vigueur en 2021.

Un partenariat qui a été concrétisé dans le domaine de l’énergie propre, via un projet titanesque visant à fournir à ce pays jusqu’à 8% de ses besoins en électricité, en énergie solaire et éolienne, captée dans le Sahara marocain.

Une société britannique a effectivement commencé à fabriquer le plus long câble sous-marin du monde, devant relier le Sahara marocain au Royaume-Uni.

Dans le but d’accélérer le rythme de coopération entre les deux pays et de renforcer sa présence sur les marchés mondiaux, la Grande-Bretagne a nommé, la semaine dernière, le parlementaire Ben Coleman comme envoyé commercial pour le Maroc et l’Afrique de l’Ouest.

Ce pari sur le Royaume se fonde sur plusieurs études et rapports, qui ont mis en exergue son rôle primordial sur la scène africaine.

C’est ainsi que l’Institut royal britannique des affaires internationales, Chatham House (RIIA), a indiqué que le Royaume était «devenu un pont de fabrication des voitures électriques, qui relie le continent aux marchés européens».

L’institut s’est basé sur la visite effectuée dans le Royaume en novembre 2024 par le président chinois Xi Jinping, en la considérant comme un indicateur de l’importance qu’accorde la République Populaire de Chine (RPC) au Royaume.

Le président de la RPC a relevé les avantages que représente le Royaume pour les investisseurs, en citant l’existence d’un cadre propice de gouvernance industrielle, de stabilité politique et sociale, ainsi qu’une dynamique d’ouverture économique, écrit Al Ahdath Al Maghribia.

Dans ce contexte, les discussions sur le renforcement des relations entre Londres et Rabat ont commencé à déborder de leur cadre économique, pour se transformer en débats politiques.

Plusieurs voix britannique se sont ainsi élevées, pour demander à leur gouvernement de prendre une décision audacieuse en reconnaissant la marocanité du Sahara, à l’instar de la France et de l’Espagne, deux alliés de la Grande-Bretagne.

Al Ahdath Al Maghribia relaie des propos du «journal britannique L’Express qui a indiqué, à la fin du mois de décembre 2024, que le Maroc, qui est un acteur principal en Afrique du Nord, finirait par poser des conditions au Royaume-Uni pour reconnaître la marocanité du Sahara, comme l’ont fait les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne».

Le quotidien ajoute que «bien que sa position actuelle sur ce dossier se cantonne dans la zone de «neutralité», des indices laissent à penser que la Grande-Bretagne se rapproche de plus en plus de la reconnaissance de la marocanité du Sahara».

Le ministre britannique des Affaires étrangères n’avait-il pas déclaré qu’il «ne considérait pas comme illégale l’activité commerciale au Sahara»?

Par Hassan Benadad
Le 29/01/2025 à 19h43

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