L’Algérie, État souverain, a offert une partie de son territoire -en réalité une terre historiquement marocaine- à un groupe armé, le Polisario, afin de lui permettre d’y créer un pseudo-État avec une pseudo-justice, une pseudo-armée, une pseudo-diplomatie, etc.
Pourquoi l’Algérie arme-t-elle et finance-t-elle le Polisario? Pourquoi entretient-elle sa diplomatie dans les pays qui reconnaissent encore la RASD? Pourquoi bloque-t-elle la solution de la question dite du Sahara occidental? Quels sont ses buts?
En tentant de freiner le retour au Maroc de ses provinces sahariennes, l’Algérie a cherché à briser son enclavement continental via un pseudo «État sahraoui» qui serait sa fenêtre sur l’océan Atlantique.
Voilà donc pourquoi, depuis 1975, l’Algérie tente de faire croire à l’existence d’une «cause sahraouie» portée par un peuple distinct de celui du Maroc, un peuple revendiquant son indépendance et rassemblé au sein du Front Polisario.
Depuis 1975, la position algérienne concernant le Sahara dit occidental est intangible, écartant toute idée de compromis et rejetant sans discussion la proposition marocaine de large autonomie. Un jusqu’au-boutisme clairement exprimé et réaffirmé par le président algérien Abdelmadjid Tebboune dans son discours d’investiture, prononcé le 19 décembre 2019, à savoir que, pour Alger, la question du Sahara occidental est un problème de «décolonisation».
Or, contrairement à ce que soutient l’Algérie, la question du Sahara dit occidental n’est pas un problème de décolonisation. La décolonisation de ce territoire marocain sous colonisation espagnole a en effet été faite en 1975, comme l’a rappelé en 2023 M. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Il s’agit, en réalité, d’un conflit artificiel qui a permis à l’Algérie d’écarter le processus de décolonisation qu’elle aurait dû mener chez elle, en 1962, en rendant au Maroc les territoires marocains directement passés de la colonisation française à la colonisation algérienne, à savoir Colomb-Béchar, Tindouf, la Saoura, le Touat, le Gourara et le Tidikelt.
Depuis 1975, l’Algérie ne cesse d’affirmer contre la réalité qu’elle n’est pas partie prenante dans la question du Sahara dit occidental. Selon elle, il s’agirait d’un problème, non pas entre l’Algérie et le Maroc, mais entre le «peuple sahraoui» et le Maroc.
La position algérienne, de plus en plus intenable, repose sur l’affirmation selon laquelle son soutien au Polisario et à la RASD se fait au nom du «Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes». Un discours de principe qui cache des objectifs à la fois d’ordre territorial et relevant de la lutte pour le leadership régional.
Après la Marche verte, l’Algérie contesta par tous les moyens la marocanité du Sahara dit occidental. Pour atteindre ce but, elle a suivi deux directions:
1- Politiquement, en contestant l’accord tripartite du 14 novembre 1975.
2- Militairement, en donnant au Polisario les moyens lui permettant de mener une véritable guerre contre le Maroc.
Au début du mois de février 1976, la RASD (République arabe sahraouie démocratique) fut proclamée et portée sur les fonts baptismaux par l’Algérie qui, à partir de ce moment, utilisa le Polisario comme son bras armé, lui permettant de mener indirectement une véritable guerre contre le Maroc.
En réaction, l’état-major marocain décida de casser la mobilité du Polisario en édifiant un mur de sable destiné à interdire, ou du moins à rendre difficiles ses raids en profondeur. Les travaux de ce mur long de 2.720 kilomètres, et qui est en réalité un fossé avec un remblai équipé de matériel de détection, débutèrent en 1980 pour s’achever en 1987.
Le Maroc prit ensuite militairement l’avantage et les derniers combats d’importance qui se déroulèrent autour de Gueltat Zemmour en octobre 1989 et en janvier 1990 furent de sanglants échecs pour le Polisario et son parrain algérien. Un cessez-le-feu fut ensuite signé le 6 septembre 1991.
En 1992, un changement de situation politique se produisit en Algérie à la suite de la volonté d’ouverture manifestée par le président Mohamed Boudiaf. Mais son assassinat le 29 juin 1992 et le retour des militaires aux affaires firent que la position algérienne redevint intransigeante sur le dossier du Sahara dit occidental.
Durant plusieurs années, se déroula ensuite une sorte de paix armée durant laquelle le Maroc poursuivit la mise en valeur de ses provinces sahariennes, y lançant de grands projets dans tous les domaines, et notamment celui des infrastructures. En même temps, arc-bouté sur ses positions, l’Algérie continua à remplir le «tonneau des Danaïdes» du Polisario, qui voyait ses effectifs fondre comme neige au soleil à la suite d’une véritable hémorragie de ses partisans qui ralliaient le Maroc.
Le 26 février 2002, lors d’une visite à Tindouf à l’occasion du 26ème anniversaire de la proclamation de la RASD, le président algérien Bouteflika déclara ainsi:
«L’Algérie (…) réitère son soutien à votre cause et vous assure de son appui total pour une solution juste et durable qui garantit le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, loin de toute contrainte politique, militaire ou administrative.»
Puis, quelques jours plus tard, le 1er mars 2002, dans une lettre adressée aux dirigeants du Polisario, le président algérien alla encore plus loin, écrivant que:
«La lutte du peuple sahraoui mènera à la victoire (…). Fidèle à son Histoire et à son origine, l’Algérie ne saurait admettre le fait accompli, quels qu’en soient la forme et l’origine.»
Jamais l’Algérie n’avait aussi publiquement et clairement reconnu son engagement aux côtés de la RASD et du Polisario.
Le Maroc espéra ensuite qu’avec la fin du régime Bouteflika (2019) une nouvelle génération plus réaliste aurait pu parvenir au pouvoir à Alger.
Or, la même politique fut poursuivie et même aggravée avec les déclarations du président Tebboune qui, durant l’été 2021, ne craignit pas d’accuser le Maroc d’avoir une responsabilité dans les incendies de forêt majeurs qui ravagèrent alors la Kabylie…
Face à cette obstruction, à cette constance dans la revendication, s’oppose la permanente volonté d’ouverture du Maroc, comme en témoignent les différents discours du roi Mohammed VI, dans lesquels le Souverain marocain parle de «fraternité de liens, de religion, de langue, de voisinage unissant les peuples frères» (Discours des 6 novembre 2018, 29 juillet 2019 et 6 novembre 2021).