On rappellera brièvement le sens du mot «seum», issu du mot arabe «semm» (venin). «Seum» a été intégré dans la langue française par les jeunes Maghrébins. Il figure dans les dictionnaires en tant qu’emprunt linguistique qui vient de l’argot des banlieues. «Avoir le seum», c’est éprouver du dépit, du ressentiment, de la haine, de la rage… Une personne qui a le seum est haineuse et elle a envie de cracher son venin.
Ce mot semble parfaitement adapté face aux réactions maladives, reflétant le sentiment anti-marocain enfoui profondément dans l’âme tourmentée des généraux algériens. Bien sûr, on ne parle pas ici de leurs dérives et actes criminels qui font l’objet, bien évidemment, d’un autre type de lecture et de traitement.
On examinera dans ce papier comment fonctionne ce vil sentiment par lequel les dirigeants algériens compensent leurs contrariétés lorsqu’ ils n’arrivent pas à faire plier la réalité à leurs illusions. Le Maroc n’est pas le seul visé par ce type de réactions, plusieurs pays en font aussi les frais.
Le paradoxe est que ce «seum», qui se manifeste sous de nombreux aspects, ne change rien aux réalités du terrain et à l’ordre des choses. Et les généraux le savent: provocations stupides, bravades dérisoires, ultimatums bidon, coups foireux, mensonges grossiers, insultes, calomnies, diffamations…
Une politisation démentielle du sport
Un exemple récent. Le mercredi 10 mai, les généraux ont suffoqué de rage parce que l’équipe nationale algérienne des moins de 17 ans a perdu (trois buts à zéro) contre son homologue marocaine, à Constantine, dans un match de la Coupe d’Afrique des nations de football (Under the age of 17).
Furieux, il leur fallait donc monter une vendetta contre le Maroc, conformément à leurs pernicieuses habitudes. Chengriha and Co ont pensé trouver l’exutoire.
Deux jours après la défaite, les médias proches du pouvoir algérien ont annoncé l’organisation d’un match de foot entre le Mouloudia Club d’Alger et une «équipe nationale polisarienne».
Ce match à but exclusif de provocation, vaine, contre le Maroc se jouera le samedi 20 mai. C’est à dire au lendemain de la finale de la CAN U17 au stade Nelson Mandela. Les Marocains n’ont pas manqué d’éclater de rire face à ce «derby algéro-algérien»!
Pour comprendre la peine des généraux, il faut rappeler qu’avant ce match perdu, ils avaient chauffé à blanc le peuple algérien en appelant à la «mobilisation générale». Le match entre jeunes Marocains et Algériens était devenu une affaire d’État mêlant géopolitique, honneur, patriotisme, fierté et «nif». Il fallait impérativement une victoire contre le voisin honni!
Les adolescents de l’équipe algérienne ont été soumis à une terrible pression. On leur a imposé un grossier cahier des charges anti-marocain et c’en était trop pour leurs frêles épaules. La «nation algérienne» était en danger et les pauvres gamins devaient le comprendre!
Dépositaires malgré eux d’une mission devenue indéfinissable, ils ont été reçus en grande pompe par la nomenklatura galonnée qui les a embrigadés et sensibilisés aux enjeux «historiques» de la rencontre.
Ils ont eu aussi droit à un «encadrement religieux»! La mosquée d’Alger -toujours fermée aux fidèles, car la junte est effrayée par les grands rassemblements- a ouvert exceptionnellement ses portes pour bénir cette équipe devenue, malgré elle, un commando en mission spéciale. Les jeunes étaient tétanisés par les enjeux.
Par contre, les U17 marocains ont joué au football, ni plus ni moins, sans aucune considération extrasportive, et ils ont gagné. Ce match, qui ne devait en aucun cas être perdu pour les généraux, était devenu une sorte de «Mère des batailles», mais s’est transformé pour eux en «Merde des batailles»!
Un match vendetta au lendemain de la finale de la CAN U17
Conformément à leurs habitudes, les chibanis au pouvoir ont d’abord ordonné aux médias officiels de ne pas citer le nom du Maroc, ni évoquer les prouesses de ses jeunes. Ils ont même interrompu la diffusion dans le stade de l’hymne national marocain lors du match Maroc-Mali qui a eu lieu le dimanche 14 mai. Du pur «seum»!
Et après, ce fut l’annonce de l’inénarrable match de la Mouloudia d’Alger contre le Polisario. Une affiche qui humilie le Mouloudia Club d’Alger. Une prestigieuse équipe obligée de jouer, sur ordre des généraux, contre une équipe polisarienne issue du néant.
En plus d’être un outrage au palmarès et à l’histoire du vieux Mouloudia Club d’Alger, c’est aussi une offense à l’appellation «Mouloudia» portée par d’autres grands clubs. C’est le cas du Mouloudia Club d’Oujda et le Mouloudia Club d’Oran, «Mouloudia» étant un symbole de la fraternité maghrébine et qui le restera malgré toutes les manœuvres.
Que du «seum» insignifiant et rien d’autre
Le régime algérien sait parfaitement que ce match qu’il sponsorise ne changera rien aux paramètres du conflit régional, ni à l’irréversibilité du recouvrement par le Maroc de son unité territoriale, ni au calvaire des séquestrés marocains dans les camps de Tindouf. C’est tout simplement un match à valeur de «seum» et avec zéro retour sur investissement! Rien d’autre!
Le comble du ridicule est que cette rencontre est une affaire purement algéro-algérienne qui ne concerne en rien le Maroc, ni la FIFA, ni la CAF. Un match qui indiffère les organes qui gèrent le football mondial. C’est comme si le Mouloudia d’Alger allait rencontrer une équipe de quartier de Bab El Oued, de Belcourt ou de la Casbah. Le Polisario étant lui-même un appendice de l’armée algérienne.
Ce match se jouera également sous le signe de la triche et du simulacre parce que les joueurs du Mouloudia «réquisitionnés» ont reçu l’ordre de lever le pied. Il est hors de question d’humilier les «footeux-sandalos» du Polisario, protégés et bichonnés par un pouvoir algérien déboussolé!