Une pseudo-conférence internationale comme courte échelle pour une junte aux abois

Le président français Emmanuel Macron (g) et le président algérien Abdelmadjid Tebboune (dr) assistent à une cérémonie de signature dans le pavillon d'honneur de l'aéroport d'Alger, le 27 août 2022.. AFP or licensors

ChroniqueTout le monde sait –y compris en France– que le «partenariat géopolitique» avec ces vieillards, c’est du brassage de vent. À moins que ce ne soit une instrumentalisation hexagonale d’une junte qui ne voit pas plus loin que le bout de son pif.

Le 22/02/2023 à 16h01

On dit que l’histoire se répète ou qu’elle bégaie! Mais on n’a jamais dit que l’histoire peut faire du copier/coller comme le suppose ce collectif d’illuminés qui s’illusionnent de refaire le coup de la conférence d’Algésiras de 1906. L’exemple type du colonialisme dans toute sa suffisance et sa morgue. Le plan mort-né d’une pseudo «conférence internationale» sur nos provinces du Sud.

Nous examinerons les élucubrations de ce collectif, non pas pour démontrer l’inanité et la vacuité de leur proposition, mais pour en débusquer les non-dits qu’elles charrient. Une piètre tentative de «repeticiòn d’une jugada» liée à une petite ville espagnole d’où l’on peut voir le territoire marocain et qui a déclenché les appétits d’un colonialisme scélérat et vorace.

Une sorte de sinistre deuxième acte d’une mauvaise pièce de théâtre bricolée par des apprentis sorciers franco-maghrébins, pour sauver le pouvoir algérien du piège polisarien dans lequel il s’est lui-même englué. Une désastreuse aventure qui a causé, depuis 1975, un énorme bug dans l’Algérie, qui jusqu’à ce jour n’est pas un pays normal.

D’une équation franco-allemande à une équation franco-algérienne

Lors de la conférence d’Algésiras, l’équation était franco-allemande; ce qui était relativement compréhensible s’agissant d’enjeux entre des puissances impérialistes de l’époque. Mais aujourd’hui, l’équation s’est dégradée pour devenir franco-algérienne –mais toujours avec le Maroc en ligne de mire– mettant en jeu une France en déclin et un régime algérien en faillite… Une association définitivement boiteuse!

Malgré l’affaire Amira Bouraoui, qui n’est qu’une crise de surface entre Macron et Tebboune, on ne cesse de répéter en France que la volonté d’approfondir les liens avec les généraux est inébranlable. Elle relève d’une «ambition d’ampleur géopolitique» pour l’Elysée.

Or tout le monde sait –y compris en France– que le «partenariat géopolitique» avec ces vieillards, c’est du brassage de vent. À moins que ce ne soit une instrumentalisation hexagonale d’une junte qui ne voit pas plus loin que le bout de son pif.

Une France en déclin à la rescousse de généraux faillis

Il n’a échappé à personne que le locataire actuel de l’Elysée cherche également à prémunir le système politico-militaire algérien d’un naufrage d’ailleurs inéluctable. Grand bien lui fasse… mais pourquoi le sauvetage de ce régime doit-il se faire sur le dos du voisin marocain?

La France s’est fourvoyée dans une impasse en essayant de court-circuiter l’ONU pour faire la courte échelle à un pouvoir tyrannique finissant qui a tout perdu.

Comment expliquer le fait que ce pouvoir qui rejette toute participation aux tables rondes décidées par l’ONU… se retrouve aujourd’hui à quémander une conférence internationale, qui confirme son implication totale et entière dans ce conflit?

Et puisqu’on y est, pourquoi pas des «conférences internationales» pour de vrais peuples aux singularités affirmées: les 7 millions de Kabyles, les 7,6 millions de Catalans, les 3 millions de Basques, les 43 millions de Kurdes, les 12 millions de Ouïghours… On n’a d’yeux que pour une nébuleuse opaque de quelques milliers de personnes que le pouvoir algérien a parqués à Tindouf et qu’il a toujours refusé de faire recenser par l’ONU.

Quand une démocratie traditionnelle s’allie avec une dictature militaire, toutes les compromissions deviennent alors possibles. Usant du mensonge et des prétextes les plus infâmes à travers des médias bien dociles, c’est aujourd’hui un haro médiatico-politique généralisé pour diaboliser le Maroc. Y compris par une instrumentalisation ignoble du Parlement européen.

Ils ont inventé un Maroc irréel qui n’existe que dans leur imagination et leurs fantasmes afin de l’ostraciser et justifier à rebours leur hostilité. Il faut aussi, pour eux, effacer les efforts et les bons bilans du Royaume afin de l’aligner sur les pays faillis de la région. Mais il est trop tard, le Maroc a entamé depuis longtemps son émergence.

Par Jalal Drissi
Le 22/02/2023 à 16h01