Traçabilité, digitalisation et contrôle rigoureux: l’ONSSA muscle sa stratégie de sécurité sanitaire

Les services de l'ONSSA à Jerada détruisent 2.280 kilogrammes de menthe.

Revue de presseÀ l’heure où les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la qualité des produits agricoles, l’ONSSA renforce ses dispositifs de contrôle, de traçabilité et de sensibilisation. Entre digitalisation des procédures, lutte contre les résidus de pesticides et transparence accrue, l’Office affine sa stratégie pour anticiper les risques sanitaires et garantir la sécurité alimentaire au Maroc. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 01/05/2025 à 19h58

Face aux défis croissants liés à la sécurité des aliments, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) renforce ses dispositifs de contrôle et mise sur la technologie pour mieux anticiper les risques.

Dans un entretien avec le magazine Finances News Hebdo, Khadija Arif, cheffe de la division de Contrôle des produits végétaux et d’origine végétale à l’ONSSA, explique comment l’ONSSA se positionne comme un acteur clé dans la préservation de la santé publique et la protection des consommateurs. À travers une approche intégrée alliant contrôle, traçabilité, répression et sensibilisation, l’Office modernise ses outils et adapte ses pratiques aux nouvelles exigences sanitaires.

Pour mieux anticiper les crises sanitaires agricoles, l’ONSSA a adopté une stratégie proactive et structurée. «L’approche de contrôle que nous mettons en œuvre repose sur l’autorisation préalable des établissements agroalimentaires, en s’assurant de leur conformité aux normes d’hygiène avant toute commercialisation», explique Khadija Arif. Cette démarche implique également la responsabilisation des opérateurs tout au long de la chaîne de valeur.

Un système d’autocontrôle, fondé sur les principes HACCP ou sur des guides de bonnes pratiques sectoriels, est exigé. «Nous assurons aussi la traçabilité et le retrait des produits non conformes, à travers des dispositifs numériques et des visites sanitaires régulières dans les établissements autorisés», ajoute-t-elle. L’Office procède également à des prélèvements d’échantillons pour analyses en laboratoire, afin de détecter toute présence de contaminants, de résidus de pesticides ou de micro-organismes pathogènes.

La lutte contre l’usage non réglementé des pesticides reste l’une des priorités de l’Office. En 2024, l’ONSSA a intensifié ses contrôles sur le marché local et à l’importation. «Nous avons réalisé 5.716 prélèvements de produits agricoles sur le marché local. Ces analyses ont permis la destruction de 73 tonnes de cultures non conformes et la transmission de 155 procès-verbaux au parquet», détaille Khadija Arif.

Du côté des importations, les contrôles sont tout aussi stricts. «Sur les 3.250 contrôles analytiques effectués aux postes frontaliers, 783 tonnes de produits non conformes ont été refoulées», précise-t-elle. Ces actions s’inscrivent dans une politique de prévention active visant à protéger les consommateurs et à garantir la qualité des produits mis sur le marché.

L’ONSSA ne se limite pas à des actions de contrôle. La sensibilisation occupe une place centrale dans sa mission. «Nous avons mis en place un dispositif multicanal pour être à l’écoute des citoyens : un centre de relation client, des services décentralisés, un site web interactif et une présence active sur les réseaux sociaux», indique Khadija Arif.

En plus de ces moyens digitaux, l’Office mène des campagnes médiatiques à la télévision et à la radio. «L’objectif est de rendre l’information accessible, compréhensible et transparente, afin de renforcer la confiance des citoyens dans le système de sécurité sanitaire national», souligne-t-elle.

À l’ère de la digitalisation, l’ONSSA investit dans des solutions technologiques pour optimiser ses opérations. «Nous avons engagé un processus de digitalisation de nos fonctions métiers pour la période 2021-2025», annonce Khadija Arif. Cela inclut des systèmes comme le Système d’information phytosanitaire et sanitaire (SIPS), le recours à la télédétection par satellite et le Système national de surveillance et d’alerte phytosanitaire.

Parmi les innovations notables, la plateforme Atlas joue un rôle majeur dans le suivi des produits importés. «Atlas permet de retracer l’origine des produits alimentaires importés en facilitant l’enregistrement des établissements étrangers», explique-t-elle. Grâce à cette solution, la transparence est renforcée dans la chaîne d’approvisionnement, au bénéfice du consommateur.

«Nous avons su tirer profit de l’alliance entre technologie, sécurité sanitaire et préservation du patrimoine végétal pour optimiser nos interventions», conclut Khadija Arif, insistant sur l’amélioration continue du reporting, du suivi en temps réel et de l’efficacité des services techniques.

Par Nabil Ouzzane
Le 01/05/2025 à 19h58