Ce constat préoccupant a été partagé par Latifa El Yacoubi, directrice générale de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), à l’occasion d’une réunion avec des ambassadeurs étrangers accrédités au Maroc. Organisée à l’initiative de la Fondation diplomatique, présidée par Abdelati Habek, cette rencontre coïncidait avec la Journée internationale de l’arganier et la 7ème édition du Congrès international de l’arganier, récemment tenue à Agadir.
Selon Abdelati Habek, «l’arganier constitue un levier important pour atténuer les effets du changement climatique». La Journée internationale de l’arganier, proclamée par l’ONU chaque 10 mai, a offert une visibilité accrue à cet arbre emblématique et à l’écosystème unique de la Réserve de biosphère de l’arganeraie.
Il convient de rappeler que l’arganier (Argania spinosa) est une espèce endémique du sud-ouest marocain, inscrite depuis 1998 au programme «Man and Biosphere» de l’UNESCO. Capable de survivre dans un environnement aride, marqué par la rareté de l’eau, le risque d’érosion et la pauvreté des sols, cet arbre joue un rôle essentiel dans l’équilibre écologique et le développement socio-économique de la région. Sa valeur réside autant dans ses usages forestiers et agricoles que dans son intérêt pour la recherche scientifique et la résilience climatique.
«C’est une rencontre de prise de contact avec de nombreux représentants diplomatiques présents au Maroc, l’occasion de célébrer ensemble cette Journée internationale dédiée à l’arganier», a souligné Latifa El Yacoubi.
La Réserve de biosphère de l’arganeraie (RBA) couvre plus de 25.687 km², dont 80% se situent dans la région de Souss-Massa. Elle constitue une richesse naturelle et culturelle inscrite dans une logique de préservation et de valorisation durable.
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En parallèle, la directrice générale de l’ANDZOA a également évoqué la situation des oasis marocaines, qui s’étendent sur quelque 78.000 hectares. «Globalement, la santé des oasis est bonne. Toutefois, elles subissent une pression croissante due au dérèglement climatique et aux activités humaines», a-t-elle déclaré, tout en soulignant la recrudescence des incendies qui les affectent.
Pour y faire face, un programme national de lutte contre les incendies a été lancé. Doté d’un budget de 800 millions de dirhams, ce plan repose sur une approche intégrée et implique les trois régions oasiennes du Royaume, en coordination avec l’Agence, les collectivités territoriales et plusieurs départements ministériels.
«Il s’agit de préserver l’existant, de maintenir les équilibres écologiques et surtout d’anticiper les effets du changement climatique», a conclu Latifa El Yacoubi, exprimant un message d’espoir quant à l’avenir des écosystèmes oasiens et arganiers du Maroc.