1- Le 22 avril dernier, un attentat a eu lieu dans le Cachemire indien, faisant 26 victimes. Riposte immédiate de l’Inde: bombardements ciblés du Pakistan qui dénonce «un acte de guerre». L’armée pakistanaise dit avoir abattu 5 avions indiens en représailles.
Voilà comment commence une guerre, une parmi tant d’autres. Une provocation suivie de riposte, et ainsi va le monde. L’ONU, la pauvre ONU, demande aux uns et aux autres de «la retenue». Ce mot ressemble à une boîte d’aspirine donnée à un blessé grave qu’il faut opérer.
Il y a plusieurs façons de déclencher une guerre. Celle-ci est la plus ordinaire. Le régime algérien avait essayé avec une histoire de camions qui auraient été attaqués par le Maroc le 3 novembre 2021. Voici comment la présidence algérienne annonçait le fait:
«Trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla. Plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».
Il s’est avéré que ce fut une manœuvre du régime algérien pour provoquer l’armée marocaine et la pousser à réagir en ouvrant la route à une guerre tellement désirée par la junte d’Alger. Mais la sagesse du Maroc, son calme, et surtout la manière dont il a démonté le piège ont fait reculer le régime algérien, dont la haine pour le Maroc n’a d’égal que sa passion pleine d’envie et de jalousie.
«Plus la marocanité du Sahara est reconnue par des nations du monde, plus le régime algérien, isolé, crie au complot.»
La guerre est facile. La paix, on le sait, on le voit actuellement, est difficile à rétablir.
Il faut beaucoup de sang-froid pour ne pas répondre aux provocations quasi quotidiennes de cette Algérie au bord du gouffre, faisant feu de tout bois. Les attaques contre le patrimoine culturel de notre pays sont ridicules. Moins stupides sont les déclarations de guerre d’un responsable du Polisario qui promet de «porter la guerre au sein du Sahara». Il a fait la semaine dernière des déclarations dictées évidemment par l’armée algérienne.
Cette situation n’a que trop duré. Plus la marocanité du Sahara est reconnue par des nations du monde, plus le régime algérien, isolé, crie au complot.
On ne sait pas quand des officiers intelligents (ils existent pourtant) se réveilleront et arrêteront cette illusion en finançant et armant un mouvement séparatiste, bientôt inscrit sur la liste noire du terrorisme.
Il faut à un moment se rendre à l’évidence. L’intégrité territoriale est un principe et une valeur que tout pays défend. L’Algérie est très soucieuse de son «intégrité territoriale», même si elle sait qu’elle a été dessinée par le colonialisme, privant le Maroc de certaines villes et régions. C’était l’époque de l’Algérie française.
Le peuple algérien est un peuple formidable. Il a manifesté contre ce régime. La répression a été féroce et sans pitié. Tout le monde espère voir se lever des hommes courageux, aimant leur pays, désireux d’en finir avec une situation ubuesque, ayant dans l’esprit la création d’un Maghreb solidaire et fraternel, qui formera une entité forte face aux défis de l’Europe et du monde.
Ce serait la voie de la sagesse, du patriotisme et du respect pour les peuples qui espèrent voir les frontières ouvertes et rétablir des relations saines qui profiteraient en premier au bien-être de tous. C’est sans doute du rêve. Mais sans le rêve, on ne réalise rien de bon.
2- Comme à sa vieille habitude, le quotidien Le Monde ménage le régime algérien. Concernant l’affaire du Prix Goncourt 2024 «Houris», de Kamed Daoud, il titre ainsi le début du procès intenté à l’écrivain par une femme qui lui reproche de lui avoir volé son drame: «Kamel Daoud face à la justice pour pillage d’un récit de vie».
Ce titre est simplement non journalistique. Il est dégueulasse. Le mot «pillage» est une prise de position qui condamne déjà l’écrivain.
La femme en question, Saâda Arbane, a lancé deux procédures judiciaires, l’une en Algérie pour «violation du secret médical», l’autre en France pour «atteinte de la vie privée». En outre, un mandat d’arrêt international visant Kamel Daoud a été lancé par le régime d’Alger. Ainsi, à tout moment, le Prix Goncourt 2024, en se déplaçant pour ses nombreuses traductions, pourrait se voir arrêté et extradé vers l’Algérie.
Voici un État qui, au lieu de se réjouir qu’un de ses ressortissants a été couronné pour la première fois dans l’histoire par le prestigieux Prix Goncourt, préfère s’acharner sur lui.
«Espérons que cette mauvaise affaire se termine vite par un non-lieu, ce qui permettra à Kamel Daoud de se remettre à son travail d’écrivain.»
Un dessin d’un humoriste dit tout: on voit la police française ramener sur le territoire algérien un délinquant; la police algérienne refuse de le reprendre en disant: «Nous préférons les écrivains» (allusion à Boualem Sansal, en prison depuis le 15 novembre 2024).
Le procès a commencé et les manœuvres du régime sont à l’œuvre, aidé par certains journalistes qui trahissent leur noble métier pour des raisons obscures.
On verra la suite. Mais il faut savoir que la pauvre dame en question n’agit pas seule. Le fait qu’un grand écrivain, à la renommée internationale, ait écrit sur la période noire que le régime veut effacer est impardonnable. Mais la mémoire ne disparaît pas par des décrets et des lois.
Les régimes dictatoriaux prennent au sérieux la littérature! Espérons que cette mauvaise affaire se termine vite par un non-lieu, ce qui permettra à Kamel Daoud de se remettre à son travail d’écrivain.