Tahar Ben Jelloun

Ma semaine

"Tahar Ben Jelloun est sans conteste l'écrivain marocain le plus renommé au monde. Bien avant ""La nuit sacrée"", suite de ""L'enfant de sable""| qui lui a valu le prix Goncourt en 1987| il avait su séduire les plus exigeants des lecteurs et critiques avec des romans des plus saisissants et indéfinissables les uns que les autres. ""Harrouda""| ""Moha le fou| Moha le sage"". Des romans/poèmes| tant Ben Jelloun ne peut être cantonné à un genre| lui qui interpelle l'oralité propre à la culture originelle pour détourner la langue d'écriture et la rendre plus belle que jamais| plus que jamais parlante| et porteuse."

Une drogue si douce et banale
Nous n’avons pas encore réalisé ce que coûte à notre pays le danger du tabac pour la santé. Amis fumeurs, je ne vais pas vous faire la morale. Prenez soin de votre santé et faites ce que vous pouvez pour vous débarrasser de ce poison banal, évident, aux conséquences tragiques.
Les prédateurs se régalent
La tech aurait dû être régulée. On a oublié de le faire. Nous voilà aujourd’hui devant les décisions les plus extravagantes de la nouvelle Amérique et personne n’est capable de réagir et encore moins de mettre fin à ce nouveau système.
Hymne à la pluie
Tous les poètes ont chanté la pluie. Tous les paysans aussi. Ils le font avec leurs mots, avec leurs gestes, avec leurs chants, avec leurs prières. Il faut être prudent avec l’eau, ne pas la gaspiller, ne jamais laisser un robinet couler sans raison, penser au jour où nous manquerons de ce bien si précieux, plus important que l’or et tout l’argent du monde.
Laissez l’islam en paix
En Europe, la distinction entre islam et islamisme est de plus en plus oubliée, voire effacée. Pas uniquement par l’extrême droite. L’islam est rejeté, enveloppé sous un tas de préjugés. Et ce, malgré tout ce que font certains imams modérés, agissant pour la coexistence et la compréhension mutuelle. Mais les clichés ont la peau dure. Rien à faire. L’Islam est gravement blessé et aucun médecin ne parvient à lui rendre son visage vrai.
Le roman marocain se porte bien
Je tiens à saluer la parution de deux livres signés par des auteurs marocains. Le premier, «Il fait nuit chez les Berbères», de Mohamed Nedali, est un roman merveilleux à lire en ces temps où les grandes puissances nous font peur. Le deuxième est un récit étonnant de Kebir Mustapha Ammi sur Joséphine Baker. Que vient faire cette dame exceptionnelle dans l’œuvre littéraire de Ammi? Il se trouve que Joséphine Baker est passée par Marrakech, où elle a séjourné durant la guerre.
Un «malheur innocent»
Le problème, c’est comment accueillir un enfant né avec une différence, avec un handicap? Je sais, ce n’est pas facile. Une fois passée l’annonce, il faut revenir à la réalité et l’affronter pour le meilleur. C’est ce que ma famille et moi avions fait en 1991, à la naissance de notre fils, avec une trisomie 21. Aujourd’hui, il est autonome, indépendant, champion de natation, passionné de foot. Il travaille et gagne sa vie.
Ma semaine
Ce qu’a fait le poissonnier Abdelilah est assez révolutionnaire: supprimer les intermédiaires, ces parasites qui encombrent les commerces et qui pullulent dans le pays dans pratiquement tous les domaines.
Inégalités
Nous sommes dans un État libéral. Mais ce libéralisme est devenu sauvage, inhumain, grotesque et même criminel. Nous sommes en train de perdre notre âme, nos valeurs, notre spiritualité.
On est si peu de choses
Malgré son immense handicap, mon ami Hanif Kureishi, écrivain et scénariste britannique d’origine pakistanaise, vient de publier un livre où il raconte ce qui lui est arrivé et comment il le vit. Son livre, intitulé «Fracassé», nous ramène à cette amère réalité: «Cela n’arrive pas qu’aux autres».
Gad le Marocain
Durant cette entrevue amicale, Gad Elmaleh m’a fait part de son étonnement que les deux grands théâtres de Rabat et de Casablanca ne soient pas ouverts. Je sais que le ministre la Culture, Mehdi Bensaïd, est un homme de qualité. Je lui demande, au nom de Gad et de tous les artistes marocains, d’ouvrir ces théâtres, dont le vide et l’absence d’activité finiront par faire des lieux hantés par Aïcha Kandicha.