Prisons: voici le profil type des détenus âgés au Maroc (infographie)

Le siège de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion.

Leur nombre est pratiquement insignifiant rapporté à la population carcérale globale du pays qui a dépassé récemment le record des 100.000 détenus, mais leur situation pose une série de problématiques. Voici le profil des prisonniers âgés au Maroc.

Le 03/10/2023 à 14h55

À la date du 20 septembre 2023, les établissements pénitentiaires du Maroc accueillaient 2.324 détenus âgés selon les normes internationales (OMS et ONU), soit ceux ayant 60 ans et plus. C’est ce qui ressort d’une étude présentée ce mardi 3 octobre à Rabat par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) à l’occasion de la Journée mondiale des personnes âgées, célébrée le 1er octobre de chaque année.

Sur ce total de 2.324 détenus âgés, on compte 91 femmes et 44 détenus étrangers alors que l’âge de l’écrasante majorité de cette catégorie de prisonniers, soit 85,88%, va de 60 à 70 ans.

Concernant les peines purgées par ces détenus, près d’un prisonnier sur six est condamné à des peines allant de deux à cinq ans de prison. Et si 274 détenus âgés purgent des peines de moins de 6 mois, le sort de 344 n’a pas encore été tranché par la justice.

Pour les peines les plus graves, on retrouve 3 condamnés à la peine capitale et 31 condamnés à la prison à vie.

Une autre conclusion de cette étude porte sur le niveau scolaire des détenus âgés: 34% sont analphabètes et 39% ont un niveau primaire.

Selon les conclusions de cette étude, l’âge de ces détenus et leur niveau scolaire, entre autres, posent de vrais défis à l’administration des prisons, que ce soit pour la gestion de cette catégorie de détenus et les prestations qui doivent leur être assurées ou pour leur réinsertion.

L’étude ne s’arrête cependant pas au simple constat. Elle émet aussi quelques recommandations, comme la création d’unités dédiées à ces détenus dans les prisons du pays de manière à les accompagner aux niveaux médical, social et psychologique.

Il est également préconisé de leur donner la priorité pour bénéficier des remises en liberté conditionnelle et pour bénéficier des peines alternatives une fois le projet de loi sur la réorganisation des prisons adopté par le Parlement. Une autre recommandation concerne, enfin, la mise en place de formations spécifiques au personnel de la DGAPR pour encadrer les détenus âgés, tout en s’inspirant des expériences internationales en la matière.

Par Rahim Sefrioui
Le 03/10/2023 à 14h55