Démographie. D’après le HCP, le taux de fécondité est désormais inférieur au seuil de remplacement des générations

Chakib Benmoussa, Haut-Commissaire au plan, le 17 décembre 2024 à Rabat (Y.Mannan/Le360)

Le 17/12/2024 à 15h24

VidéoAu Maroc, le taux d’accroissement de la population a ralenti à 0,85%, un niveau nettement inférieur au 1,25% enregistré entre 2004 et 2014, selon les résultats du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) réalisé en septembre 2024.

Le recensement a relevé que la population du Maroc est 36,8 millions d’habitants, un accroissement soutenu par la population urbaine qui est passée de 20,4 millions en 2014 à 23,11 millions, soit une hausse de 1,24%. Par contre, la population rurale a connu une très légère augmentation passant de 13,41 millions de ruraux lors du recensement de 2014 à 13,71, a expliqué, lors d’une conférence de presse, Chakib Benmoussa, Haut-Commissaire général au plan. «Le Maroc tend vers une transition démographique accélérée», a commenté ce dernier soulignant que la baisse de fécondité «se poursuit». Selon un document du RGPH, «la baisse du taux d’accroissement de la population s’explique principalement par la diminution de la fécondité».

L’Indice synthétique de la fécondité (ISF) exprimé en nombre moyen d’enfants par femme, est passé de 2,5 en 2004 à 2,2 en 2014 pour atteindre 1,97 en 2024. Selon la même source, ce niveau de fécondité «est désormais inférieur au seuil de remplacement des générations qui est de 2,1 enfants par femme».

Parmi les indicateurs importants figure la baisse du taux d’analphabétisation, qui est passé en 2024 à 24,8% contre 32,2% dix ans plus tôt. Le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 à 11 ans a également connu une hausse légère. Ce taux est passé de 94,5% en 2014 à 95,8% en 2024. Cette progression «est plus marquée en milieu rural et parmi les filles», note le RGPH.

Concernant la structure des ménages, le recensement rapporte que «la taille moyenne des ménages, exprimée par le nombre de personnes moyen par ménage, a diminué de 4,6 personnes en 2014 à 3,9 en 2024». La documentation précise que la proportion de ménages urbains vivant dans des logements de 1 à 2 pièces est passée de 35,7% en 2014 à 43,5% en 2024. En revanche, celle occupant des logements de 3 pièces ou plus a diminué de 64,3% à 56,5% durant cette même période. Le rapport note «une nette amélioration des conditions de logement».

Enfin, le Haut-Commissaire au plan consacre un volet au «vieillissement de la population accélérée». Selon lui, la part des jeunes de moins de 15 ans diminue (de 28,2% en 2014 à 26,5% en 2024) tout comme celle de la population des actifs (de 62,4% à 59,7%). En revanche, la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus augmente, passant «de 9,4% en 2014 à 13,8% en 2024.» Son taux d’accroissement de 4,6% est bien supérieur à celui de l’ensemble de la population (0,85%).

Chakib Benmoussa n’a pas omis d’évoquer le chômage dont le taux annuel s’est élevé à 21,3% contre 19,3% en 2014. «C’est un résultat qui repose sur des déclarations qui diffèrent selon les régions, sans tenir en compte les mécanismes employés lors des enquêtes officielles et périodiques sur le chômage», a expliqué le Haut-Commissaire au plan. Officiellement, le taux de chômage avoisine 13,7%.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 17/12/2024 à 15h24