Subventions à l’importation de viandes rouges: le PPS tient mordicus à la création d’une commission d’enquête parlementaire

Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme.

Pour faire la lumière sur la polémique entourant les subventions accordées à l’importation de viandes rouges et de bétail, le Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) réitère son appui à la création d’une commission d’enquête parlementaire.

Le 23/04/2025 à 13h47

Dans un communiqué publié ce mercredi 23 avril, le bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) a indiqué avoir examiné et approuvé l’initiative appelant à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les subventions accordées à l’importation de viandes rouges. Cette initiative est portée par quatre groupes parlementaires d’opposition, en l’occurrence le PPS, le Parti justice et développement (PJD), le Mouvement populaire (MP) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP).

Les tractations se poursuivent à la Chambre des représentants pour récolter le tiers des voix (132 voix), proportion requise, selon la Constitution, pour pouvoir former une commission d’enquête parlementaire. Jusqu’à présent, les quatre groupes n’en ont recueilli qu’une centaine et espèrent rallier à leur cause des députés d’autres partis, dont l’Istiqlal, faisant pourtant partie de la majorité gouvernementale.

Une initiative «courageuse et pertinente»

Dans son communiqué, le PPS, réaffirme son «soutien total à cette initiative courageuse et pertinente». Le parti dirigé par Nabil Benabdallah estime que des doutes entourent les opérations d’importation de viandes rouges dont les subventions avoisineraient «plusieurs milliards de dirhams», accordées sous forme d’aides financières directes à la veille de Aïd Al-Adha en 2023 et 2024. «Ces aides ont également été attribuées sous forme d’exemptions douanières et fiscales depuis octobre 2022», selon le même document.

Malgré ces subventions, «aucune amélioration notable n’a été constatée ni sur les prix de la viande rouge, ni sur ceux des moutons destinés au sacrifice de l’Aïd, ni sur l’état du cheptel national de bovins et d’ovins, ni sur le pouvoir d’achat des Marocains», souligne le bureau politique du PPS.

«Une question qui préoccupe l’opinion publique»

Ce dernier espère que la création d’une commission d’enquête parlementaire aboutira, afin de «faire toute la lumière sur une question qui préoccupe fortement l’opinion publique nationale», et estime que «l’implication des représentantes et représentants de la nation, quelle que soit leur appartenance politique, s’inscrit dans le cœur des missions du Parlement, en matière de contrôle de l’action gouvernementale et de concrétisation du principe de corrélation entre responsabilité et reddition de comptes».

«Certaines voix au sein de la majorité ont déjà reconnu explicitement l’échec de cette mesure de soutien à l’importation du bétail, et d’autres composantes de la majorité ont appelé à sa suppression», conclut le bureau politique du PPS dans son communiqué.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 23/04/2025 à 13h47