Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le bilan du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, l’accusant de n’avoir tenu aucune de ses promesses en matière d’emploi, de croissance, de lutte contre l’inflation et d’amélioration du pouvoir d’achat des couches défavorisées.
S’exprimant ce dimanche lors de la 6ème session du Comité central du PPS, Benabdellah a livré un véritable réquisitoire contre la politique socio-économique menée par le chef du Rassemblement national des indépendants (RNI). Il a d’abord fustigé ce qu’il qualifie d’«allégations mensongères» du gouvernement concernant la généralisation de la couverture sanitaire. Il a également mis en doute l’efficacité de l’aide directe de 500 dirhams versée mensuellement à 4 millions de personnes:
«Dans les coins reculés du Maroc, des témoignages nous apprennent que cette aide a été retirée à certaines personnes, tandis que d’autres n’en ont jamais bénéficié», a-t-il dénoncé.
Le chef du PPS est ensuite revenu sur le dossier brûlant de l’emploi.
«Ils (le RNI et Akhannouch) avaient promis un million d’emplois. Aujourd’hui, c’est une perte de 150.000 postes que nous constatons.»
Il a toutefois reconnu que l’exécutif avait accompli quelques avancées en matière de politique de l’eau et de revalorisation salariale, tout en précisant que ces efforts étaient «insuffisants».
Nabil Benabdellah a aussi accusé le gouvernement d’avoir «totalement gelé» le Nouveau Modèle de Développement (NMD) lancé en 2021, et d’avoir échoué à endiguer l’économie informelle, qui représenterait selon lui 2,5 millions d’unités de production précaires.
Le leader socialiste a affirmé que le PPS se préparait activement à la rentrée politique, dernière ligne droite avant les prochaines échéances électorales.
«Le PPS se positionne comme une véritable alternative à cet échec. Nous rejetons la reconduction de ce gouvernement, surtout dans sa configuration actuelle.»
Devant une salle comble, Nabil Benabdellah a appelé à une mobilisation populaire:
«L’année prochaine doit être une année de rupture, marquée par une opposition forte, une présence politique affirmée et un engagement à répondre aux attentes des citoyens.»
Il a conclu en lançant un appel aux électeurs:
«Nous voulons regagner la confiance de ceux qui ont perdu espoir. À ceux qui doutent, nous disons: ne désespérez pas! La seule solution pour faire partir ce gouvernement en échec, qui a trahi vos attentes, c’est de voter massivement, de s’inscrire, de participer, et de soutenir un parti comme le Parti du progrès et du socialisme, capable d’incarner une véritable alternative à cette expérience ratée.»