Fès: un vice-procureur interdit de quitter le territoire suite à de graves accusations

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Revue de presseUn scandale vient d’éclater au sein du corps judiciaire de Fès, impliquant un substitut du procureur général du Roi près la cour d’appel. Ce magistrat fait face à plusieurs chefs d’accusation. L’affaire est désormais entre les mains du juge d’instruction près la cour d’appel de Rabat, qui a ordonné une interdiction de sortie du territoire à son encontre. Les détails dans cette revue de presse qui provient du quotidien Al Akhbar.

Le 13/06/2025 à 20h16

Le juge d’instruction près la cour d’appel de Rabat a décidé, jeudi, le retrait du passeport et la fermeture des frontières à l’encontre d’un substitut du procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès, en le plaçant sous contrôle judiciaire. Le mis en cause devrait être entendu dans le cadre du privilège de juridiction sur plusieurs accusations.

Il s’agit notamment d’«abus de pouvoir, de corruption, d’escroquerie, de harcèlement sexuel et de transmission d’informations fallacieuses ciblant des responsables dans l’appareil judiciaire à un site électronique basé en Italie en vue de les faire chanter», rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 14 et 15 juin.

Cette instruction judiciaire intervient après les investigations menées dans ce cadre par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), sous la supervision du parquet général compétent, sur la base d’une plainte déposée par un homme d’affaires de Fès où exerçait le magistrat mis en cause.

Dans cette plainte, rappelle Al Akhbar, «l’homme d’affaires a révélé avoir été en contact avec deux intermédiaires. Ces derniers ont été condamnés à Fès pour leur implication, aux côtés de Driss Farhane, propriétaire d’un site web basé en Italie, dans des campagnes visant à compromettre l’intégrité territoriale du royaume, ainsi que des actes de chantage, de menaces et de diffusion de fausses informations ciblant des responsables».

Ces deux intermédiaires, précise la même source, avaient des liens avec le substitut du procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès, mis en cause, qui leur communiquait des informations sensibles relatives à des responsables judiciaires et politiques afin de les transmettre au propriétaire du site en question en Italie, dans le but de porter atteinte à leur réputation.

Dans le lot de ces informations, «le plaignant a appuyé sa plainte par une lettre rédigée à la main du mis en cause pour la transmettre au site basé en Italie pour publication».

L’expertise effectuée sur la lettre en question a montré qu’il s’agit bel et bien de l’écriture du substitut du procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès, mis en cause.

En plus de cette preuve tangible, la plainte comporte d’autres accusations on ne peut plus graves. Ces accusations s’articulent autour du chantage, harcèlement sexuel, corruption et intervention pour assurer la protection d’une personne recherchée par la police. L’affaire n’est aujourd’hui qu’à son premier stade de l’instruction. Autant dire que des rebondissements seront en vue dès que l’enquête approfondie commence.

Par Mohamed Younsi
Le 13/06/2025 à 20h16