Fès: une affaire de corruption électorale secoue la commune Oulad Tayeb

Le tribunal de première instance de Fès.

Le tribunal de première instance de Fès.

Revue de presseUn élu de la commune d’Ouled Tayeb a publiquement accusé le président du conseil communal de corruption, en brandissant la copie d’un chèque de 40.000 dirhams. Cette révélation, qui met en lumière des tensions entre deux élus du RNI, a conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire. Cet article, est tiré d’une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 07/05/2025 à 19h14

Le conseiller communal Said Touiti, élu de la commune d’Ouled Tayeb (préfecture de Fès), a provoqué un retentissant scandale ce mardi 6 mai, en accusant formellement Abdellatif Mourtada, président du conseil communal et membre comme lui du RNI, de pratiques corruptrices.

Lors d’un débat tendu, Touiti a affirmé que Mourtada lui aurait remis un chèque de 40 000 dirhams en échange de son soutien lors de l’élection à la présidence du conseil, rapporte Al Akhbar dans son édition du jeudi 8 mai.

Le conseiller ne s’en est pas tenu à de simples déclarations, car il a escaladé l’estrade pour exhiber, sous le regard du Pacha –représentant des autorités locales–, une copie du fameux chèque, tout en précisant n’avoir pas encaissé le montant, il a fustigé le président, l’accusant de préparer un détournement des fonds municipaux pour compenser les 500 000 dirhams dépensés lors de sa campagne électorale.

«Comment prétend-il rembourser une telle somme avec une indemnité mensuelle de 4 000 dirhams?», a-t-il lancé, insinuant un risque de dilapidation de l’argent public.

Face à ces accusations, le parquet général près la cour d’appel de Fès a saisi la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ), chargée d’éclaircir ces allégations.

De son côté, Mourtada a vivement démenti les faits, niant toute remise de chèque à son collègue. Il a suggéré que ce document pourrait provenir d’un tiers avec lequel il entretiendrait des liens commerciaux, relaie Al Akhbar.

Ce scandale survient dans un contexte déjà fragilisé: l’actuel président avait accédé à son poste, suite à la révocation de Rachid El Fayek, ancien maire et député condamné en 2023 par la cour d’appel de Fès à huit ans de prison ferme pour corruption et violation des règles d’urbanisme.

Ce dernier, impliqué dans l’affaire dite du «réseau du député», purge sa peine aux côtés de son frère Jawad, ex-président du conseil préfectoral (condamné à quatre ans de prison), et de six autres accusés, tous liés à des malversations au sein de la commune.

Par Hassan Benadad
Le 07/05/2025 à 19h14