L’olive, petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains, traverse actuellement des jours amers. La baisse de la production de cette saison agricole, due aux effets conjugués de la sécheresse et des vagues de grande chaleur, se fait ressentir sur les étals. Résultat: des prix qui s’envolent, comme le signalent plusieurs marchands rencontrés au Souk de Jmiâa, dans le quartier populaire casablancais de Derb Sultan.
«Cette année, l’olivier donne moins, et les étiquettes en portent la marque. Les olives noires oscillent désormais entre 30 et 40 dirhams le kilogramme. Celles cueillies à la main sur les branches se négocient, sortie ferme, entre 15 et 20 dirhams le kilogramme», explique un commerçant local, qui s’approvisionne principalement à Chiadma, Sraghna, Taourirt et Guercif.
«Dans les supermarchés, les tarifs peuvent s’envoler jusqu’à 50 dirhams le kilogramme. Ici, malgré tout, nous nous efforçons de ne pas dépasser la mesure», ajoute notre interlocuteur, comme pour marquer le contraste et souligner la violente hausse des prix.
Le refrain est repris par un autre vendeur, dont le récit s’anime d’une tonalité similaire: «Les prix ont pris de l’ampleur cette saison, bondissant parfois de 15 dirhams le kilogramme. Les olives noires, autrefois vendues entre 16 et 18 dirhams, sont désormais affichées à 35 dirhams. Les variétés vertes et rouges, elles, ont vu leur tarif presque doubler, passant de 15 à 32 dirhams le kilogramme». Ses stocks, dit-il, s’imbibent des terroirs du Nord, de Sraghna et de Béni Mellal. Autant dire que l’envolée des prix est généralisée, quelle que soit la géographie.
Généralisé, mais également prévisible, comme l’entend ce troisième marchand, plus économe en paroles, mais clair dans son message: «Il y a indéniablement une baisse de la production. Et ce n’est pas vraiment nouveau: les prix ont connu une hausse depuis deux ans déjà», lance-t-il sur un ton résigné.