Flotte maritime: le coût de l’absence d’un pavillon national

Revue de presseLe retard pris dans la relance d’une flotte maritime nationale coûte cher à l’économie du Royaume et la récente flambée du fret maritime vient relancer la nécessité de pallier ce déficit. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 28/05/2023 à 22h01

A peine six navires de transport de voyageurs et 10 de charge. C’est en tout et pour tout ce que compte la flotte maritime marocaine. Cette situation est anormale, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 29 mai. «La flambée des tarifs du fret maritime a non seulement eu pour conséquence de contribuer de façon directe à la hausse des prix des produits de consommation, et donc à l’inflation, mais elle a aussi sérieusement impacté, pendant plusieurs mois, la chaîne logistique», lit-on.

Par exemple, plusieurs zones industrielles du pays, notamment à Casablanca, Kénitra et Tanger, ont été confrontées, par moment, soit à des problèmes d’approvisionnement, soit à des difficultés, pour les exportateurs, de faire livrer les productions hors du pays, par voie maritime.

«Depuis quelques mois, la situation se normalise mais, avec les incertitudes de la géopolitique mondiale, nul n’est à l’abri de nouveaux chocs et, malheureusement, à ce jour, rien n’immunise le Maroc contre de nouvelles perturbations de la chaîne logistique, notamment dans le transport maritime», lit-on.

Citant Najib Cherfaoui, spécialiste du secteur maritime, le quotidien souligne que le retour à la normale devrait résulter d’une chute de moitié des dépenses maritimes, soit une économie de quelque 10 milliards de dirhams cette année. Mais une flotte nationale stratégique, capable de prendre en charge les besoins du pays en cas de perturbations des chaînes logistiques, s’avère capitale.

«L’autre exigence est liée aux besoins en importation dans un secteur aussi vital que l’énergie, notamment l’accès au gaz naturel liquéfié (GNL). À ce propos, la nouvelle stratégie consiste, entre autres, en la réalisation d’unités flottantes de conversion à moyen terme dans des ports comme Mohammedia ou Nador, et par la suite, dans les autres ports du pays. Sauf que l’arrivée de ce GNL ne peut se faire sans l’acheminement par des méthaniers et autres tankers spécialisés dans le transport de ces produits d’hydrocarbures. Et en la matière, le Royaume dépend toujours de la disponibilité des navires étrangers», écrit Les Inspirations Eco.

Il en va de même pour des projets aussi stratégiques que la zone de libre-échange africaine, ZLECAF, des acteurs importants de l’économie comme OCP Group ou encore des opérations comme Marhaba, qui fait gagner au moins 1 milliard d’euros aux partenaires espagnols.

Par Nabil Ouzzane
Le 28/05/2023 à 22h01