Campagne agricole 2024-2025: nette augmentation de la production céréalière

Un champ de blé dans la plaine du Saïss. (A.Tantani/Le360)

Revue de presseAprès une campagne agricole 2023-2024 marquée par la sécheresse et le recul de la production, les perspectives pour 2024-2025 s’annoncent plus favorables. Hausse attendue de la récolte céréalière, amélioration des réserves hydriques, soutien accru aux agriculteurs: autant de signaux encourageants pour un secteur stratégique en quête de résilience face au changement climatique. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News Hebdo.

Le 06/05/2025 à 18h18

La campagne agricole 2024-2025 s’annonce sous de meilleurs auspices, marquant un net redressement après une saison précédente difficile.

Devant les membres de la Chambre des représentants, le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a dressé un état des lieux optimiste de l’évolution en cours, soutenu par des indicateurs de croissance significatifs.

La récolte des principales céréales est estimée à 44 millions de quintaux, soit une progression de 41% par rapport à la campagne 2023-2024, souligne le magazine Finances News Hebdo.

Ce rebond s’inscrit dans un contexte de reprise globale du secteur agricole, dont la croissance devrait atteindre 5,1%, après un recul de 4% l’an dernier.

Le retour des précipitations à partir de mars a contribué à redonner espoir aux agriculteurs.

Au 29 avril, les cumuls pluviométriques ont atteint 295 mm, un niveau encore inférieur de 20% à la moyenne d’une année normale, mais supérieur de 15% à celui enregistré l’année précédente.

Cette amélioration, bien que relative, a eu un impact positif sur les ressources hydriques, notamment au niveau des barrages.

Les retenues des barrages à vocation agricole ont augmenté pour s’établir à 5,31 milliards de mètres cubes, contre 4,38 milliards un an auparavant, écrit-on.

Le taux de remplissage atteint désormais environ 38%, renforçant la capacité d’irrigation pour les cultures dans les zones concernées.

Plusieurs dispositifs d’appui ont été renforcés afin de soutenir les producteurs face aux aléas climatiques et économiques.

Ainsi, 740.000 quintaux de semences sélectionnées ont été commercialisées, enregistrant une hausse de 10%, tandis que 1,3 million de quintaux d’engrais azotés ont été subventionnés au profit de 78.000 agriculteurs.

En matière de couverture des risques, écrit-on encore, 661.000 hectares de terres cultivées en céréales, légumineuses et oléagineux ont été assurés, traduisant une dynamique croissante en matière de gestion des aléas climatiques.

Les grandes cultures d’automne couvrent une superficie de 3,11 millions d’hectares, dont seulement 10% sont irrigués.

Les céréales en représentent la plus grande part avec 2,6 millions d’hectares, suivies des cultures fourragères (400.000 ha) et des légumineuses (100.000 ha).

Cette répartition souligne encore la dépendance du secteur à la pluviométrie, et le besoin accru de renforcer les infrastructures d’irrigation.

Les cultures printanières s’étendent sur 158.000 hectares, dominées par le maïs (47%), suivi du pois chiche (35%), du tournesol (13%) et des haricots secs (5%).

Quant aux cultures sucrières, elles connaissent un développement notable, avec plus de 35.000 hectares de betterave sucrière semés et 1.155 hectares de canne à sucre plantés.

Le programme de production des légumes affiche également des résultats encourageants: 91% des objectifs d’automne ont été atteints, soit environ 97.000 hectares, tandis que la campagne des légumes d’hiver est réalisée à 90%, couvrant 65.000 hectares.

Cette embellie, relative, traduit les efforts conjoints du gouvernement et des professionnels pour stabiliser et moderniser le secteur agricole.

Toutefois, la dépendance persistante aux aléas climatiques, notamment la pluviométrie, souligne l’urgence d’accélérer les réformes structurelles, notamment en matière d’irrigation, de résilience climatique et de diversification des cultures.

Par Lamia Elouali
Le 06/05/2025 à 18h18