Le constat est établi par Finances News Hebdo. Malgré la raréfaction des ressources hydriques au cours des dernières années, le secteur agricole marocain a maintenu une dynamique robuste, en particulier à l’export. Certaines filières stratégiques ont enregistré des performances remarquables, traduites par une croissance annuelle moyenne de 8% des exportations agricoles. «Le Maroc figure désormais parmi les principaux exportateurs mondiaux de fruits et légumes, occupant la quatrième position, derrière le Canada, l’Égypte et le Pérou», lit-on.
Parmi les produits phares, la tomate incarne le succès de cette orientation exportatrice. Véritable emblème de l’agriculture marocaine, elle connaît une demande soutenue à l’international. Depuis 2016, les exportations de tomates vers l’Union européenne –principal marché de destination– ont progressé de plus de 47%. En 2024, elles ont atteint un niveau record de 690.000 tonnes, soit une augmentation de 19% par rapport à l’année précédente.
Cité par l’hebdomadaire, Lahcen Adarddour, président de l’Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes, souligne que «les producteurs marocains engagés dans l’exportation redoublent d’efforts pour répondre aux normes internationales. Ils adoptent les meilleures semences, utilisent des intrants de qualité et mettent en œuvre des techniques agricoles avancées, de l’irrigation à la récolte, en passant par le conditionnement. Ces efforts ont amélioré leur compétitivité et consolidé leur position sur les marchés étrangers, malgré la forte concurrence international».
Il ajoute que «la capacité de production et d’exportation reste prometteuse, mais la sécheresse demeure un obstacle majeur. L’entrée en service de stations de dessalement et la construction de nouveaux barrages sont attendues pour sécuriser les ressources en eau et garantir une meilleure visibilité à l’export».
Les agrumes marocains affichent également des résultats positifs. Pour la campagne 2024/2025, les prévisions tablent sur des exportations de 2,1 millions de tonnes, soit une hausse de 16% par rapport à la saison précédente. En plus des marchés traditionnels comme l’Europe et la Russie, les exportateurs cherchent à percer des marchés à haut potentiel mais exigeants, comme le Japon et les pays du Golfe, où les standards de traçabilité, de qualité et de fraîcheur sont particulièrement élevés.
La filière de l’avocat confirme également sa dynamique ascendante. Pour la campagne en cours, la superficie dédiée devrait se stabiliser à 10.000 hectares, générant une production estimée à 90.000 tonnes, contre 70.000 l’an dernier, soit une hausse de près de 29%. Les exportations devraient dépasser les 80.000 tonnes.
Autre succès notable: les fruits rouges. Avec une superficie cultivée de 13.850 hectares, cette filière a généré un volume d’exportation de 212.196 tonnes durant la campagne 2023-2024, en progression de 9% par rapport à la saison précédente. Ces performances témoignent de la capacité des cultures exportatrices à s’adapter, malgré les contraintes hydriques.
Cependant, cette résilience n’est pas généralisée. Les cultures vivrières, notamment les céréales et les légumineuses, qui couvrent près de 80% de la superficie agricole du pays et mobilisent une part importante de la population rurale, restent durement affectées. Ces productions, véritable baromètre de la saison agricole, subissent de plein fouet les effets du déficit pluviométrique.
Pour inverser cette tendance, les efforts publics s’orientent vers l’introduction de variétés de semences plus résistantes et l’adoption de techniques culturales modernes. La formation des agriculteurs et leur accompagnement deviennent dès lors indispensables pour réussir cette transition vers une agriculture plus résiliente et durable.