Le groupe coréen LG Energy Solution (LGES) envisage d’installer un site de production de batteries pour véhicules électriques (VE) au Maroc. L’information émane de Wonjoon Suh, directeur de la division batteries automobiles avancées du numéro 2 mondial du secteur, dans une déclaration à l’agence Reuters.
La future usine marocaine serait dédiée à la production de batteries lithium-fer-phosphate (LFP) destinées aux constructeurs européens, des batteries à bas coûts conçues pour équiper des véhicules d’entrée de gamme.
LGES a entamé des négociations avec environ trois fournisseurs chinois pour l’accompagner dans cet investissement. «Nous sommes en pourparlers avec des entreprises chinoises qui développeront des cathodes LFP avec nous et les produiront pour l’Europe», a-t-il révélé. «Nous envisageons la création de coentreprises et la signature d’accords d’approvisionnement à long terme», a-t-il ajouté, précisant que ces partenariats devraient permettre à LGES de réduire ses coûts de production, au cours des trois prochaines années, à des niveaux proches de ceux de la concurrence chinoise.
Faire face à la concurrence chinoise en Europe
D’après Reuters, le fabricant coréen, qui détenait au terme des cinq premiers mois de 2024 une part de 31,2% du marché européen des batteries pour VE (derrière le leader chinois CATL, à 34,5%), ambitionne d’y élargir son portefeuille en ciblant les voitures électriques abordables qui pèsent près de 50% des ventes de VE en Europe.
Cette annonce intervient trois semaines après l’entrée en vigueur, le 5 juillet, de droits de douane supplémentaires sur les importations dans l’UE de véhicules électriques fabriqués en Chine, avec des taux oscillant entre 17,4% et 37,6%.
Pour rappel, LGES avait déjà annoncé, le 5 avril 2023, la création d’une joint-venture avec le chinois Yahua Industrial Group, pour ouvrir au Maroc une usine de production d’hydroxyde de lithium, un composant clé dans la fabrication de batteries pour VE. Objectif: renforcer sa chaîne d’approvisionnement de ce matériau, dans le but de cibler cette fois-ci le marché américain, en profitant des avantages octroyés par l’Accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et les États-Unis.