Contrairement à certaines supputations, tout indique que Aïd Al-Adha sera bel et bien maintenu cette année au Maroc. Les préparatifs vont bon train pour assurer la disponibilité du cheptel en quantités suffisantes et en qualité satisfaisante. «L’offre en cheptel ovin, à 6 millions de têtes mâles et 500.000 têtes femelles, dépasse la demande qui est estimée à 5,5 millions de têtes», indique Mohamed Karimine, président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), contacté par Le360. Mieux, assure-t-il, l’état sanitaire du cheptel est excellent, appuyé par les contrôles inopinés opérés par les équipes de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).
Côté prix, «il est encore prématuré d’en parler, mais a priori, ils ne devraient pas être excessifs, si on devait se référer au surcoût engendré par l’augmentation de tous les intrants. Les prix ne connaîtront pas une hausse importante», prédit Karimine, qui s’attend à une augmentation de 10 à 15% par rapport aux prix observés l’année précédente.
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«Au vu de l’inflation, les éleveurs ne s’en sortiront pas. Mais je pense que nous devons tous participer à l’effort national. L’État a fait un grand effort pour garantir la production et soutenir le pouvoir d’achat des citoyens», soutient le président de la FIVIAR.
«Un niveau de prix autour de 60 à 65 dirhams le kilogramme serait raisonnable, à la fois pour l’éleveur et pour l’acheteur», estime-t-il, rappelant qu’il s’agit du même niveau de prix affiché l’année dernière par les grandes surfaces. «Une hausse de 300 dirhams ne serait pas catastrophique pour les acheteurs et c’est un moindre mal pour les éleveurs», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, même si l’offre en cheptel ovin dépasse la demande, le Maroc va se tourner cette année vers l’importation, et ce pour la première fois de son histoire. Quelque 100.000 têtes seront ainsi importées d’Espagne, de Roumanie, d’Italie et de Pologne, entre autres, nous confie le président de la FIVIAR. «Il ne s’agit pas de combler un quelconque déficit. Les importations vont créer un effet psychologique et serviront de référence pour stabiliser les prix et contrer les comportements spéculatifs sur le marché», rassure-t-il.