Il suffit de flâner quelques minutes dans l’ancienne médina de Fès pour sentir que quelque chose a changé. Les voix étrangères se mêlent aux appels des marchands, les appareils photo cliquettent face aux motifs du zellige, et les guides ont rarement autant parlé dans autant de langues.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: dans les hôtels, les taux d’occupation dépassent les 90%, les réservations explosent sur les plateformes de location et les visites guidées affichent complet plusieurs jours d’affilée.
Les retombées sont visibles sur tout l’écosystème local. Dans les établissements hôteliers, les propriétaires parlent d’un «bol d’air inattendu». «Depuis deux semaines, on est quasiment au complet chaque nuit. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un tel engouement», confirme Aziz Lebbar, hôtelier à Fès.
Même constat du côté des maisons d’hôtes et des riads, qui enregistrent une fréquentation rarement atteinte hors saison estivale. Les restaurateurs, quant à eux, observent une nette augmentation du nombre de couverts, tout comme les guides touristiques, qui enchaînent les circuits dans la médina.
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«On fait le double de visites par jour par rapport à d’habitude», confie Hassan Laâyouni, guide local, avant de renchérir, tout sourire: «Il y a clairement un engouement en ce moment, surtout chez les touristes venus de France, d’Espagne, du Canada, mais aussi d’Asie et d’Amérique.»
Les secteurs connexes en profitent également. Artisans, commerçants, taxis, transporteurs touristiques... Tous ressentent les effets d’un printemps animé. La demande en produits artisanaux (cuir, poterie, broderie) est repartie à la hausse, redonnant un coup de fouet à des ateliers qui tournaient au ralenti.