Dans un mouvement concerté, la Société du tramway de Rabat-Salé (STRS) a récemment augmenté son tarif d’un dirham, fixant désormais le ticket à 7 dirhams.
Cette décision a été suivie par Alsa City Bus, opérateur du réseau de bus desservant Rabat, Salé et Témara, qui a procédé à une hausse variant entre 0,5 et 1,5 dirham, portant le prix du voyage à 6,5 dirhams.
L’annonce, publiée sur les réseaux sociaux le jour même de son application, a provoqué une vague de mécontentement parmi les usagers de cette vaste agglomération, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce lundi 7 juillet.
Selon des sources proches du dossier, Alsa aurait invoqué plusieurs motifs pour justifier cette augmentation, notamment la «faiblesse des recettes, les répercussions de la Covid-19, ainsi que les clauses contractuelles».
Rappelons que cette société avait déjà procédé à une révision tarifaire dès sa première année d’exploitation, faisant passer le ticket de 4 à 5 dirhams.
Une source syndicale a confié que les citoyens, pris au dépourvu par cette hausse entrée en vigueur le 1er juillet, ont exprimé leur frustration par des protestations spontanées.
Ces réactions ont créé un climat de tension palpable parmi les chauffeurs, contraints d’exercer leur métier dans une atmosphère délétère, sur l’ensemble des lignes.
Pourtant, les instances élues ne se sont guère empressées d’éclairer l’opinion publique sur les raisons de ces augmentations, ni sur les modalités de leur validation, notamment au sein de l’autorité en charge des communes de la capitale.
Cette dernière, pourtant responsable de la gestion du transport urbain –secteur d’intérêt public et social utilisé par une large majorité de la population–, est restée silencieuse face à la polémique.
Devant cette situation, de nombreux citoyens et acteurs de la société civile ont appelé au retrait de cette mesure et au strict respect du cahier des charges par Alsa.
Ils veulent aussi le renforcement de la flotte des bus, afin de réduire la saturation des lignes, tout en tenant compte du contexte socio-économique marqué par l’inflation galopante des produits de première nécessité.
Le contrat de gestion déléguée, signé en 2018 par le conseil de la ville de Rabat avec le groupe espagnol Alsa et son partenaire City Bus, s’étend sur une durée de 15 ans, avec une éventuelle prolongation de 7 ans.
Les termes de ce contrat prévoient une tarification progressive: 5 dirhams les quatre premières années, 5,5 dirhams entre la cinquième et la huitième année, puis 6 dirhams à partir de la neuvième année jusqu’à l’échéance du contrat.
Par ailleurs, Alsa s’était engagée à démarrer son exploitation avec un parc de 350 bus, devant être renforcé par trente unités supplémentaires la deuxième année, puis cinquante autres entre la quatrième et la huitième année, avec l’obligation d’ajouter un bus supplémentaire pour chaque tranche de 25.000 usagers.