Une grande banque de la place a ouvert une vaste enquête sur les conditions d’octroi de certains financements. Des soupçons portent sur le non-respect des règles prudentielles en vigueur pour des prêts d’un montant total de plus de 30 millions de dirhams.
C’est Assabah qui rapporte les détails de cette affaire dans son édition du vendredi 7 juin, précisant qu’une mission d’audit interne lancée par l’établissement a relevé plusieurs anomalies à ce niveau. Les sources du journal expliquent que l’augmentation du nombre de dossiers en souffrance au sein de la banque concernée a poussé sa direction à constituer une commission d’inspection.
Les résultats préliminaires de cette mission ont mis au jour la complicité de responsables régionaux de la banque avec certains clients pour leur faciliter l’accès à des financements. D’après les mêmes sources, la quasi-majorité des dossiers en souffrance audités sont relatifs à des crédits souscrits par des personnes morales.
Au total donc, plus de 400 financements sont passés au crible. Certains ont été validés sans que les garanties habituellement exigées ne soient présentées par les clients. Pour d’autres, l’inspection a révélé que les garanties présentées n’étaient pas suffisantes. Simples erreurs ou malversations?
D’après les sources d’Assabah, il est peu probable que ces dysfonctionnements soient la conséquence d’un manque d’expérience ou d’erreurs de la part d’employés de la banque. C’est pourquoi cette dernière soupçonne des cas de corruption. Si c’est le cas, cette mission d’inspection interne pourrait se transformer en affaire judiciaire.
Selon les sources du journal, des consignes strictes ont été données pour poursuivre toute personne impliquée, quel que soit son statut dans la hiérarchie de la banque. De plus, Assabah rappelle que des dossiers d’employés d’autres banques ont déjà été présentés à la justice dans des affaires semblables. Des affaires similaires impliquant des responsables de banque qui avaient accepté des «enveloppes» afin de faciliter l’octroi de crédits avaient défrayé la chronique.
Les sources du quotidien rappellent également qu’un réseau spécialisé dans l’intermédiation entre des banquiers corrompus et des clients avait déjà été découvert par le passé. Son rôle consistait à trouver des clients intéressés par des crédits, à faciliter la constitution des dossiers, puis à toucher une commission prélevée sur le financement octroyé par la banque.