En 2024, le Maroc a intensifié ses efforts pour optimiser la collecte des eaux pluviales. De nombreux projets ont été initiés ou poursuivis dans plusieurs provinces. C’est ainsi qu’à Zagora et Errachidia, deux seuils d’eau ont été programmés pour améliorer le captage et le stockage des précipitations, selon le ministère de l’Équipement et de l’Eau.
Parallèlement, 19 citernes sont en cours d’aménagement dans la province d’Agadir Ida Outanane, 16 dans la province de Sidi Ifni, 15 dans la province d’Es-Semara, 5 dans la province de Chtouka-Aït Baha, 4 dans la province de Zagora et 3 dans la province de Taroudant.
De même, deux bassins hydriques sont en phase de réalisation à Tiznit et Taroudant. Par ailleurs, 20 écoles réparties entre les provinces de Rahamna, Khouribga, Tétouan, Safi et Taroudant sont en train d’être dotées de systèmes de récupération des eaux pluviales via les toitures. Ces projets ont nécessité une enveloppe de 44 millions de dirhams (MDH).
Le ministère de l’Équipement et de l’Eau a également lancé la construction de cinq nouveaux seuils d’eau dans les provinces de Zagora, Errachidia et Midelt. En parallèle, 70 nouvelles citernes sont en cours d’installation dans les provinces de Tiznit, Sidi Ifni, Agadir, Chichaoua, Boujdour, Zagora et Tata, accompagnées de systèmes de collecte sur les toits dans des régions comme Taza et Khemisset. Le tout pour un budget de 47 MDH.
Contacté par Le360, Amine Benjelloun, hydrogéologue, avait récemment rappelé que la collecte des eaux pluviales n’est pas une nouveauté au Maroc. Depuis des siècles, les populations rurales ont su tirer parti de ce précieux liquide en construisant des citernes et des puits. Aujourd’hui, ces pratiques sont modernisées et étendues à l’ensemble du territoire.
Pourquoi il faut miser davantage sur la collecte des eaux pluviales
Les avantages de cette pratique sont multiples. Tout d’abord, elle permet d’alléger la pression sur les ressources en eau souterraines, souvent surexploitées. «En captant l’eau de pluie pour des usages non potables, comme l’irrigation, le nettoyage et les usages sanitaires, on diminue la demande sur les sources d’eau potable, ce qui aide à préserver les réserves d’eau pour les usages essentiels, comme la consommation humaine et les besoins domestiques de base», a fait savoir notre interlocuteur.
Elle permet également de constituer une réserve en capturant l’eau lors des saisons humides. «Cette eau peut ensuite être utilisée durant les périodes de faibles précipitations, offrant ainsi une ressource fiable pour les cultures, l’élevage et d’autres activités locales», a noté l’hydrogéologue. De plus, l’infiltration des eaux pluviales dans les nappes souterraines permet de reconstituer les aquifères, souvent surexploités dans les régions agricoles.
«En captant l’eau directement sur les toits ou dans des réservoirs, on diminue le volume d’eau qui ruisselle et provoque des inondations en zones urbaines. Cela présente un double avantage, en limitant à la fois l’érosion des sols et la pollution des cours d’eau par les eaux de ruissellement, souvent chargées de polluants provenant des surfaces imperméables comme les routes et les trottoirs. De surcroît, l’eau ainsi collectée fournit une source précieuse pour l’irrigation, permettant aux agriculteurs de maintenir leurs cultures même lors de faibles précipitations», a signalé Amine Benjelloun.