Sahara marocain: Nasser Bourita met en avant le leadership visionnaire du Roi et la portée historique de la résolution 2797

Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, sur le plateau d'une émission spéciale diffusée sur 2M, samedi 1er novembre.

Invité samedi soir sur le plateau d’une émission spéciale diffusée sur la chaîne 2M, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a salué le leadership visionnaire du roi Mohammed VI dans la conduite de la diplomatie marocaine. Il a mis en avant le couronnement de cette action diplomatique par la décision historique du Conseil de sécurité consacrant l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine.

Le 01/11/2025 à 22h51

Le ministre a rappelé que la résolution 2797 du Conseil de sécurité constitue l’aboutissement d’un long processus et d’une approche clairvoyante menée par le Souverain depuis le début de son règne.

«Le Conseil de sécurité n’a pas seulement voté pour le texte de la résolution, mais surtout pour le Maroc, l’aura et le respect dont jouit le roi Mohammed VI sur la scène internationale», a-t-il déclaré.

Selon Bourita, cette résolution est le fruit d’une vision claire, d’objectifs précis et d’une approche stratégique fondée sur une compréhension fine des équilibres internationaux. Il a rappelé que le Roi avait déjà tracé la voie, un an auparavant, à travers un discours prononcé à l’ouverture du Parlement, en appelant à une diplomatie du sérieux et de l’action.

Revenant sur le processus de négociation, Bourita a souligné que le vote n’a pas été aussi simple qu’il n’y paraît.

«Du 4 au 31 octobre, soit jusqu’au jour du vote, pas moins de 45 amendements ont été introduits dans le texte de la résolution», a-t-il révélé, évoquant les manœuvres tactiques qui ont marqué la dernière phase des discussions. Mais, ajoute-t-il, «nous étions confiants, car le Roi avait déjà fixé le cadre de la résolution».

Le ministre a par ailleurs noté que la composition actuelle du Conseil de sécurité en fait «l’un des plus complexes» comparé aux précédentes configurations.

Interrogé sur les motivations des pays ayant participé au vote, Bourita a expliqué que les onze votes favorables au texte sont le fruit d’une intervention directe, quotidienne et personnelle du roi Mohammed VI auprès des chefs d’État concernés.

Concernant l’abstention de la Russie et de la Chine, il a estimé qu’elle est liée à la nature de leurs relations avec les États-Unis, désignés comme pen holder de la résolution. Quant au Pakistan, son abstention s’inscrirait, selon Bourita, dans une logique strictement nationale, guidée par «la défense de ses propres intérêts».

«L’essentiel, c’est qu’aucun pays n’a voté contre cette décision historique», s’est réjoui le chef de la diplomatie marocaine.

La non-participation de l’Algérie au vote, explique-t-il, «traduit généralement une réserve vis-à-vis du contexte, et non du texte. Mais chaque pays, bien sûr, exerce sa pleine souveraineté dans l’expression de sa position.»

Pour Nasser Bourita, la nouvelle résolution marque une véritable rupture dans le processus de règlement du conflit du Sahara. «Les règles du jeu ont changé. Comme l’a souligné Sa Majesté le Roi, il y aura un avant et un après le 31 octobre», a-t-il souligné.

Cette rupture, explique-t-il, se manifeste tant sur la forme que sur le fond. Sur le plan formel, la résolution ne compte plus que deux pages, contre quatorze l’année précédente, signe d’une volonté claire de simplifier et clarifier la position du Conseil de sécurité. Sur le fond, elle se distingue par la précision de ses paramètres, notamment la base de négociation (le plan d’autonomie présenté par le Maroc), le cadre (sous l’égide exclusive des Nations Unies), le délai (fixé à un an) et le rôle de la MINURSO, désormais réaffirmé dans un cadre bien défini.

«Pour la première fois, une résolution du Conseil de sécurité évoque expressément la souveraineté marocaine, ce qui constitue un tournant historique», a-t-il souligné.

Par ailleurs, interrogé sur une éventuelle médiation américaine avec l’Algérie, le chef de la diplomatie marocaine a tenu à clarifier: «Le Maroc et l’Algérie n’ont pas besoin de médiation. Les deux pays disposent des moyens de régler eux-mêmes leurs différends. Sa Majesté le Roi a toujours privilégié le dialogue direct. Il suffit simplement d’avoir la volonté politique», a-t-il conclu.

Rappelons que la résolution 2797 du Conseil de sécurité sur le Sahara a été adoptée par 11 voix favorables (États-Unis, France, Royaume-Uni, Guyana, la République de Corée, Sierra Leone, la Slovénie, le Danemark, la Grèce, le Panama et la Somalie), 0 contre et 3 abstentions (Russie, Chine et Pakistan). À l’instar de l’année dernière, l’Algérie a fait le choix de ne pas prendre part au vote.

Par Wadie El Mouden
Le 01/11/2025 à 22h51