Le dossier de la réforme des retraites refait surface dans le débat public, suite à un nouvel accroc dans le dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Les centrales syndicales ont opposé une fin de non-recevoir à la tenue de toute réunion de la commission technique, arguant de l’absence «d’idées claires définissant la vision gouvernementale et son approche de la réforme attendue».
Lors de son conseil exécutif mercredi 22 octobre, la CDT a acté le rejet de toute rencontre ultérieure, à moins qu’elle ne s’accompagne d’une vision spécifique et documentée sur la nature de la réforme envisagée, rapporte Al Akhbar dans son édition week-end (25 et 26 octobre). Un de ses représentants souligne que l’annulation du dialogue de septembre a contribué à envenimer la crise de confiance.
Il a également rappelé la sensibilité intrinsèque des réformes des retraites, évoquant les controverses qu’elles soulèvent même chez les grandes nations comme la France, avant de réaffirmer une position syndicale inflexible: «Nous refusons toute réforme basée sur le relèvement de l’âge de départ, l’augmentation des cotisations ou la réduction des pensions, si elle n’est pas couplée à une vision globale garantissant la pérennité des caisses et la préservation du pouvoir d’achat des retraités».
En écho, une source au sein de l’UMT a indiqué que l’organisation «attend de recevoir une invitation officielle du gouvernement précisant les grandes orientations de la réforme avant de statuer sur sa participation aux travaux de la commission technique». Cette crispation actuelle fait suite au refus des syndicats, le 9 octobre 2025, de s’entretenir avec Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, en raison de ce qu’ils appellent un «manque de sérieux et une absence de préparation adéquate».
En réponse, la ministre a exposé devant le Parlement que le retard accumulé par la commission ne signifie en rien un déficit de volonté politique, mais reflète plutôt «la complexité du dossier et sa sensibilité sociale», relaie Al Akhbar. Elle a assuré que «le gouvernement gère ce dossier avec une méthodologie méticuleuse, prenant en compte les différents acteurs ainsi que les enjeux financiers et sociaux». Malgré ces dissensions profondes, la poursuite des concertations entre le gouvernement et les syndicats est annoncée pour les prochaines semaines, dans l’espoir de relancer in fine le processus de dialogue social.








