L’Institut royal des études stratégiques (IRES) vient de publier la 12ème édition de sa série «Tableau de bord stratégique» du Maroc, publication qui fournit un aperçu et un suivi de l’évolution du positionnement du pays à l’international, et ce, dans les domaines politique, économique, social, culturel et environnemental.
Présenté par ses auteurs comme une «mine d’informations quantitatives et de connaissances utiles à la prise de décision», ce tableau de bord repose sur 189 indicateurs stratégiques, répartis en trois niveaux de positionnement: favorable, intermédiaire et non approprié.
Les résultats de cette 12ème édition révèlent que le Maroc jouit, dans l’ensemble, d’un positionnement favorable pour les indicateurs relatifs à l’attachement aux constantes de la Nation et aux valeurs identitaires, à la généralisation de la scolarisation, à la lutte contre la faim, aux conditions de vie de base (accès à l’eau, à l’électricité et à l’assainissement) et au capital immatériel par habitant.
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Il en est de même pour des indicateurs comme la maîtrise de la fécondité, la faible contribution au changement climatique, la connectivité maritime, la solidarité traditionnelle, l’open data, l’investissement, la lutte contre le blanchiment d’argent, la sécurité globale, la contribution à la paix et la sécurité internationales, ainsi que la réputation externe.
Le positionnement intermédiaire du Maroc concerne, quant à lui, les indicateurs inhérents à la gouvernance globale, à l’État de droit, à la sécurité sanitaire, à l’efficacité des institutions publiques, à la perception de la corruption, à l’urbanisme, à l’empreinte écologique, à la transition énergétique, à la compétitivité et à l’attractivité globale du pays.
Il a trait aussi à la connectivité aérienne, au système financier, à la liberté économique, au développement humain et au bien-être social, à l’émancipation de la femme, à la préparation aux technologies disruptives, à la formation en ligne, à l’inclusion numérique, à l’économie du savoir et à la solidarité institutionnelle.
Des points à améliorer
E’agissant du positionnement «non approprié», il concerne la richesse globale par habitant, la souveraineté alimentaire, hydrique et énergétique, la disponibilité des ressources en eau, la qualité du système éducatif, la recherche & développement, le modèle de financement de la santé, l’encadrement médical, le développement de villes intelligentes, le lien politique, la liberté de la presse et la mobilité sociale.
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Le tableau de bord de l’IRES a également examiné l’évolution sur les vingt dernières années du positionnement international du Maroc. Il pointe ainsi des avancées relatives, entre autres, à la sécurité et la puissance militaire, à la réputation, au Soft Power, à la lutte contre la faim, à la lutte contre la pauvreté, à la scolarisation et l’alphabétisation et aux conditions de vie de base.
Les progrès portent également sur la densité routière et ferroviaire, l’espérance de vie, l’émancipation de la femme, l’environnement (niveau relativement faible des émissions de gaz à effet de serre), la couverture vaccinale, la lutte contre le blanchiment d’argent, la confiance interpersonnelle et la confiance institutionnelle.
À l’opposé, le repli du positionnement international du Maroc concerne la disponibilité des ressources en eau, la souveraineté alimentaire, la croissance économique, les inégalités de revenu, la liberté économique, la perception du bonheur et les perspectives de la jeunesse.
Des réformes d’envergure à engager
L’IRES ajoute que le classement international du royaume est resté stable au titre des indicateurs se rapportant, notamment, à l’attachement à la Nation, à la gouvernance, à la perception de la corruption, à la richesse globale par habitant, au capital immatériel, à la prospérité, à l’accès au système de santé à l’encadrement médical et paramédical, et au degré de préparation à l’intelligence artificielle et à la transformation numérique.
«Dans le but d’améliorer sensiblement à l’avenir son positionnement international, le Maroc devrait engager des réformes d’envergure dans les domaines relevant du capital immatériel, notamment, le capital humain, le capital social, le capital “savoir et technologie” et le capital institutionnel», recommande l’IRES. «Le Royaume devrait, également, prendre sérieusement en considération les nouveaux paradigmes de souveraineté hydrique, alimentaire, sanitaire et énergétique, dans un contexte international et national marqué par l’accélération du réchauffement climatique», conclut-il.