Rapatriement de migrants: le Maroc n’a pas de leçons à recevoir

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, et Fernando Clavijo, président du gouvernement de la communauté autonome des îles Canaries, lors du point de presse donné le 8 octobre 2024, à Rabat.

Le 08/10/2024 à 18h57

VidéoLa question migratoire a occupé une place centrale lors des discussions entre Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, et Fernando Clavijo, président du gouvernement de la communauté autonome des îles Canaries, ce mardi 8 octobre à Rabat.

Le Maroc est résolu à combattre les réseaux de migration irrégulière et de traite humaine avec la plus grande fermeté. C’est en substance ce qu’a confirmé Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, en marge de la réunion qu’il a tenue, ce mardi 8 octobre à Rabat, avec Fernando Clavijo, président du gouvernement de la communauté autonome des îles Canaries.

Le responsable a vanté les efforts déployés par le Maroc, un «partenaire de premier plan» qui joue un rôle déterminant dans la gestion des flux migratoires et la lutte contre les réseaux criminels. Il a ainsi salué l’engagement des autorités marocaines, qui a mobilisé des ressources considérables, notamment près de 8.000 agents des forces de l’ordre, pour contrer la migration irrégulière. «Nous sommes pleinement conscients des efforts considérables déployés par le Maroc pour contrôler les frontières, dans un contexte géopolitique complexe. Le Maroc contribue à la stabilité régionale et mène une lutte acharnée contre les réseaux de migration irrégulière», a relevé Fernando Clavijo, rappelant que seul un travail commun pourra venir à bout des réseaux de traite humaine.

Pour Nasser Bourita, la gestion de la migration est un défi complexe qui doit être abordé dans le cadre d’un partenariat solide et équilibré. «Le principe de responsabilité partagée et la gestion conjointe sont essentiels pour barrer la route aux réseaux de migration et de trafic d’être humain», a-t-il insisté.

«Il serait erroné d’exercer des pressions sur les pays de transit uniquement (…). Nous faisons face à une problématique que nous devons traiter ensemble, avec la même fermeté et le même engagement. Il s’agit d’un crime transfrontalier qui doit être combattu en tant que tel, avec une approche claire et déterminée. Le Maroc est ferme sur ce point: la responsabilité est mutuelle», a-t-il martelé.

Le ministre a en outre rappelé que la migration concerne environ 3% de la population mondiale, tandis que la migration en Afrique représente moins de 1% de ce total, et que la migration illégale en provenance de pays africains représente seulement 0,23% de la migration internationale. «Il est important de mettre les choses en perspective et de ne pas exagérer le problème en parlant d’invasion. Il existe des faits concrets à ce sujet. Parmi ces 0,23%, 80% des migrants restent sur le continent africain, ce qui exerce une pression considérable sur l’Afrique elle-même», a-t-il fait remarquer.

Estimant que le Maroc n’a pas de leçon à recevoir sur la manière de gérer la question migratoire, Nasser Bourita a assuré que «le pays mobilise toutes ses ressources pour combler les lacunes exploitées par les réseaux de migration et de traite d’êtres humains». Rabat est prédisposé à reprendre toute personne ayant migré illégalement, a-t-il assuré, notant que les obstacles ne proviennent pas des autorités marocaines, mais plutôt des réglementations en vigueur dans d’autres pays.

Par Hajar Kharroubi et Khalil Essalak
Le 08/10/2024 à 18h57