Corruption dans le secteur de la santé: Mohamed Benalilou pose les jalons d’une lutte structurelle

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Revue de presseLors d’un atelier de formation organisé les 16 et 18 juin, Mohamed Benalilou, président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), a insisté sur la nécessité d’une approche systémique pour éradiquer la corruption dans le secteur sanitaire. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 17/06/2025 à 18h02

Mohamed Benalilou, récemment nommé à la tête de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), a inauguré son mandat en organisant un atelier de formation les 16 et 18 juin, consacré aux «Risques de corruption dans le secteur de la santé».

Cet événement a mobilisé des experts internationaux ainsi qu’un panel diversifié de professionnels de santé –publics et privés– et de représentants de la société civile, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 18 juin

Dans son allocution, Benalilou a précisé que cette initiative ne se limitait pas à une simple démarche «pédagogique» ou «diagnostique», mais visait plutôt à établir une «cartographie exhaustive des dangers corrosifs pesant sur le système sanitaire marocain».

Il a souligné le caractère «fondateur» de cet atelier, le présentant comme une pierre angulaire pour une «compréhension méthodique et organisée» de la corruption, afin d’aboutir à des solutions concrètes et opérationnelles.

Le président de l’INPPLC a mis en exergue l’impérieuse nécessité de «transcender l’analyse sectorielle» pour adopter une «réponse structurelle» au fléau de la corruption.

Celle-ci, a-t-il rappelé, ne découle pas uniquement de manquements individuels, mais aussi de «dysfonctionnements systémiques», ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) nomme la «fragilité des systèmes».

Parmi ses manifestations, une gouvernance défaillante, une opacité dans la gestion des achats publics, des mécanismes de contrôle insuffisants et des conflits d’intérêts persistants, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

«On ne saurait envisager une couverture médicale universelle et efficace dans un environnement miné par la corruption», a-t-il alerté, dépeignant cette dernière comme une «menace directe à la sécurité sanitaire des citoyens».

Reconnaissant que les «défaillances du secteur étaient identifiées», Benalilou a appelé à dépasser le stade du constat pour engager une phase proactive, articulée autour de solutions précises et de feuilles de route claires.

En conclusion, il a réaffirmé que la corruption dans la santé n’était «ni un phénomène isolé ni une fatalité», mais bien une «faillite institutionnelle» exigeant une mobilisation collective.

Pour y remédier, un diagnostic rigoureux s’impose, suivi d’une action concertée visant à instaurer une «immunité durable» contre ce mal, endémique.

Une ambition qui, selon lui, ne pourra se concrétiser qu’à travers une «démarche participative, et résolument engagée».

Par Hassan Benadad
Le 17/06/2025 à 18h02