La guerre commerciale de Trump attise l’inquiétude économique mondiale

Le président américain Donald Trump répond aux questions des journalistes à bord d'Air Force One, le 12 avril 2025. AFP or licensors

La guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump alimente les incertitudes macro-économiques sur le plan mondial, mais aussi aux États-Unis, où une accélération de l’inflation est attendue.

Le 17/04/2025 à 06h58

La guerre commerciale de Donald Trump attise l’inquiétude économique mondiale, mais le président américain reste pourtant optimiste pour sceller des accords commerciaux avec ses partenaires et alliés, à qui il impose depuis début avril sa politique protectionniste.

Il a ainsi vanté mercredi soir des «progrès importants» après avoir vu à Washington une délégation ministérielle japonaise emmenée par le ministre de la Revitalisation économique, Ryosei Akazawa, lequel s’est entretenu avec le secrétaire au Trésor Scott Bessent.

Menacé par des surtaxes américaines massives, Tokyo réclame dorénavant un accord avant la fin du délai de 90 jours que Donald Trump a accordé la semaine dernière au monde entier -sauf à la Chine- dans une volte-face spectaculaire. Mais à l’issue de ces pourparlers américano-japonais sans avancée concrète, le Premier ministre Shigeru Ishiba a prévenu à Tokyo, ce jeudi, que «les discussions à venir ne seront pas faciles».

Recul du commerce mondial

Cette guerre commerciale alimente les incertitudes macro-économiques. Pour l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le recul des échanges internationaux de marchandises pourrait atteindre -1,5% en volume en 2025.

Et le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell a estimé que cela allait «très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation» aux États-Unis, dont les effets pourraient être persistants.

Plombée par cette morosité, Wall Street a clôturé en nette baisse mercredi soir: l’indice Nasdaq, où se concentre le secteur technologique, a plongé de 3,07%. En Asie jeudi midi, les Bourses étaient en petite hausse, Tokyo grimpant de 0,99% et Séoul de 0,21%. À Hong Kong, l’indice Hang Seng gagnait 1,55%.

Pour l’analyste Stephen Innes, de SPI Asset Management, ces discussions Tokyo-Washington font figure de «test de cette diplomatie de la carotte et du bâton» américaine, avant d’hypothétiques discussions entre la Chine et les États-Unis.

Le torchon brûle

Car le torchon brûle entre les deux premières puissances mondiales, à coups de surenchères en droits de douane réciproques prohibitifs. L’administration Trump a imposé au total 145% de surtaxes sur les produits chinois entrant aux États-Unis, qui peuvent ainsi atteindre un taux monumental de 245% en fonction des secteurs. La Chine a répliqué avec une surtaxe de 125% pour les produits américains.

Washington a cependant exempté les ordinateurs, smartphones et autres produits électroniques, ainsi que les semi-conducteurs, à grande majorité venant de Chine.

Pékin, qui ne bénéficie pas du délai de 90 jours pour négocier, reste ferme. Si les États-Unis «veulent véritablement résoudre le problème par le dialogue et la négociation, ils doivent (...) cesser de menacer et de faire du chantage, et discuter avec la Chine sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuel», a prévenu son ministère des Affaires étrangères.

Le président Xi Jinping en profite lui pour organiser la riposte avec l’Asie du Sud-Est, région déjà très liée économiquement et politiquement avec Pékin. Après la Malaise mercredi, Xi Jinping doit arriver jeudi au Cambodge, pays très proche du géant chinois.

Du côté des États-Unis, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, pressée par Bruxelles de parler au nom de ses 26 partenaires de l’Union européenne doit être reçue ce jeudi à la Maison Blanche par Donald Trump.

Par Le360 (avec AFP)
Le 17/04/2025 à 06h58