Le secteur de la pêche côtière et artisanale au Maroc a affiché des performances mitigées au cours des onze premiers mois de 2024. C’est ce qu’indique le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 13 décembre, citant les données du rapport statistique de l’Office national des pêches. Ainsi, les volumes commercialisés ont légèrement reculé de 1% par rapport à la même période en 2023, s’établissant à 1,23 million de tonnes, tandis que la valeur totale a progressé de 6%, atteignant 9,96 milliards de dirhams mettant en lumière un équilibre délicat entre hausse des prix, pressions environnementales et transformations structurelles.
«Ce contraste met en évidence des dynamiques complexes mêlant hausse des prix, transformations structurelles et pressions environnementales», lit-on.
L’analyse régionale révèle des disparités marquées entre les zones de pêche. La région Atlantique Sud continue de dominer en termes de volumes et de valeur. Le port de Dakhla, par exemple, a enregistré une augmentation de 5% en poids et de 18% en valeur, confirmant son rôle clé dans l’économie halieutique nationale.
Cependant, d’autres ports stratégiques comme Laâyoune ont subi une baisse de 29% des volumes, attribuée en partie à des pressions sur les ressources halieutiques et à une réduction des captures de poissons pélagiques. Du côté méditerranéen, le recul est encore plus marqué, avec une diminution de 17% des volumes totaux. «Pourtant, une hausse de 9% en valeur a été observée, portée par une meilleure valorisation des produits, notamment des céphalopodes, et par une demande croissante sur les marchés internationaux», lit-on encore.
Parmi les groupes d’espèces, les céphalopodes se sont démarqués en 2024 avec une augmentation de 11% en poids et en valeur, atteignant 4,26 milliards de dirhams. Cette croissance est principalement due à la hausse des exportations et à la forte demande sur les marchés asiatiques et européens, où ces produits sont prisés. Des ports comme Agadir et Safi ont également vu leurs chiffres s’améliorer de manière significative surce segment.
D’autres segments, en revanche, peinent à maintenir leur dynamique. Les algues et les coquillages, par exemple, ont enregistré des baisses drastiques de 51% et 95% respectivement en poids. Ce recul soulève des questions sur la capacité du secteur à s’adapter aux défis environnementaux et aux changements climatiques.
«Les changements climatiques perturbent les écosystèmes marins, avec des effets notables tels que l’acidification des océans, le réchauffement des eaux et la modification des courants», écrit L’Economiste. Ces bouleversements impactent directement les cycles de reproduction des espèces et exacerbent les pressions sur les ressources halieutiques. Une situation qui révèle également des défis structurels plus larges pour le secteur de la pêche. La baisse des volumes dans des ports clés comme Tan Tan (-46% en poids) et Safi (-15%) souligne une dépendance excessive à certaines espèces et la nécessité d’investir davantage dans des infrastructures modernes, des technologies de traçabilité et une meilleure régulation des pêcheries.