Accords de pêche: après la Russie, la Chine s’apprête à supplanter l’Union européenne

Un chalutier industriel en haute mer, près des côtes ouest-africaines.. © Pierre Gleizes / Greenpeace

Revue de pressePékin, qui exploite plusieurs navires de pêche au Maroc, s’apprête à passer à la vitesse supérieure, au grand dam de l’Union européenne, dont la Cour de justice vient d’annuler les accords avec le Royaume. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 26/11/2024 à 20h24

Alors que l’Espagne et la France ont franchi des pas historiques en faveur de la marocanité du Sahara, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a décidé, en octobre, d’annuler l’accord de pêche liant les Vingt-Sept au Royaume, au motif qu’il aurait été établi «sans le consentement du peuple du Sahara occidental».

Aux pertes occasionnées à l’Europe par l’annulation de l’accord, s’ajoute désormais la crainte de voir la Chine doubler l’Union européenne, indique le magazine Jeune Afrique.

Le pays a signé avec le Royaume, le 4 juillet 2023, un mémorandum d’entente portant sur la pêche maritime, rappelle-t-on.

Cette date a coïncidé avec l’expiration de l’accord avec l’Union européenne, intervenue en juillet 2023.

«Plus grand producteur mondial de poisson, l’Empire du Milieu s’intéresse ainsi aussi bien à la pêche au Maroc qu’à l’aquaculture, la technologie de transformation des produits de la mer, l’agriculture biologique», écrit-on.

Un intérêt qui ne remonte pas à 2023, puisque la Chine exploite déjà des navires au Maroc.

«Jusqu’à peu, des dizaines de bateaux, pour la plupart espagnols, pêchaient avec l’autorisation du gouvernement marocain dans la zone économique exclusive du pays. L’accord est devenu caduc en 2023, et la Chine exploite désormais au moins six navires battant pavillon marocain dans les eaux marocaines», indique The Outlaw Ocean Project, organisation à but non lucratif, citée par Jeune Afrique.

Longtemps domaine de la flotte espagnole, le Maroc est devenu une destination de choix pour les entreprises de pêche chinoises, souligne le site SeafoodSource, qui rappelle qu’en 2019, une autre entreprise publique (China Aquatic Products Zhoushan Marine Fisheries Corp) a envoyé huit nouveaux navires au Maroc, pour pêcher le poulpe et d’autres espèces.

«Du reste, les autorités marocaines ne font pas mystère de leur volonté de s’ouvrir à d’autres partenaires et d’étudier toutes les nouvelles propositions et toute négociation à cet égard sur la base des potentialités disponibles», affirme le magazine, citant Mohamed Sadiki, l’ancien ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime.

Troisième partenaire commercial du Maroc avec un volume d’échanges commerciaux atteignant 7,6 milliards de dollars en 2022, la Chine se retrouve ainsi dans les starting-blocks. Comme la Russie qui s’apprête à signer, avec le Royaume, un accord de pêche de quatre années au minimum, après avoir obtenu la prorogation du contrat actuel.

Par Nabil Ouzzane
Le 26/11/2024 à 20h24