La Banque mondiale a renforcé son partenariat avec le Maroc en validant une aide de 250 millions de dollars destinée à transformer la gestion des déchets ménagers et assimilés, rapporte Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 28 novembre. Ce financement s’inscrit dans le cadre du Programme national de valorisation des déchets ménagers (PNVDM) et vise à répondre à des défis environnementaux et financiers persistants.
Cette enveloppe permettra notamment de moderniser les décharges contrôlées, de fermer les sites non conformes et de promouvoir des modèles de valorisation financièrement viables. Toutefois, bien que des progrès significatifs aient été réalisés ces dernières décennies, la mise en décharge demeure encore la méthode dominante.
«Depuis le lancement du Programme national de gestion des déchets ménagers en 2008, le Maroc a considérablement amélioré la collecte des déchets, atteignant 96% en milieu urbain contre seulement 40% auparavant», souligne le quotidien. Cependant, le taux de valorisation des déchets reste faible, plafonnant à 10%, loin des objectifs fixés initialement. Cette réalité reflète les limites d’un système encore largement axé sur la collecte et l’enfouissement, malgré le potentiel économique et écologique des déchets.
L’absence de tri à la source constitue un frein majeur à la valorisation, réduisant les opportunités de recyclage et rendant inefficace le compostage.
Lancé en 2023, le Programme national de valorisation des déchets ménagers met pourtant l’accent sur des pratiques durables et sur la création de valeur ajoutée, qu’il s’agisse de recycler, de récupérer des matériaux ou de produire de l’énergie. Pour atteindre ces ambitions, une transition vers une économie circulaire s’impose.
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), dans un avis en auto-saisine, a souligné l’urgence de dépasser le modèle linéaire actuel basé sur «produire, consommer, jeter». Il appelle à une refonte profonde des pratiques, intégrant le tri, le recyclage et la valorisation.
Le CESE insiste également sur la nécessité de fixer des objectifs chiffrés pour chaque territoire afin de réduire la dépendance à la mise en décharge et d’évoluer vers des zones «zéro déchet». Cette démarche s’avère indispensable pour exploiter pleinement le potentiel écologique et économique des déchets, tout en contribuant à un développement durable.