Début avril 2023, le Maroc concluait avec le Fonds monétaire international (FMI) un accord sur deux ans au titre de la Ligne de crédit modulable (LCM), pour un montant de 5 milliards de dollars. À ce jour, le Royaume n’a effectué aucun tirage sur cette ligne, qui est surtout perçue comme une assurance contre les chocs exogènes.
Lors de son passage dans l’émission «Grand Format-Le360», Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, n’a pas exclu la possibilité de renouveler l’accord sur la LCM avec le FMI.
«Nous naviguons dans un monde d’incertitudes. Nous avons un agenda très important de réformes et d’investissements. Donc, nous avons deux options: soit faire preuve d’une prudence extrême et réduire les investissements, soit continuer à gérer les crises et à mettre en œuvre le programme gouvernemental pour répondre aux attentes des citoyens», a expliqué l’argentière du Royaume.
Et d’ajouter: «La LCM est là pour servir comme une assurance en cas d’accident. Nous n’avons pas vocation à l’utiliser. Ce n’est pas une ligne de financement. Mais elle pourrait l’être dans les moments où il n’y a pas d’autre option».
Pas besoin donc d’attendre la fin du contrat avec le FMI (avril 2025) pour se prononcer sur le sort de la LCM. «Oui, on souhaiterait la renouveler. Il faut rester humble, parce qu’on a vu ce qui s’est passé ces dernières années. Il faut qu’on soit prêt à continuer si jamais il y a une sortie de piste ou une difficulté», a clairement indiqué la ministre des Finances.
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Rappelons que, depuis 2012, le Maroc a conclu avec le FMI quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) d’un montant d’environ 3 milliards de dollars chacun. La première LPL a été approuvée le 3 août 2012, et les trois autres l’ont été respectivement le 28 juillet 2014, le 22 juillet 2016 et le 17 décembre 2018. La quatrième LPL a expiré le 7 avril 2020, lorsque les autorités ont acheté toutes les ressources disponibles dans le cadre de la LPL pour limiter l’impact social et économique de la pandémie de Covid-19 et permettre au Maroc de maintenir un niveau adéquat de réserves officielles pour atténuer les pressions sur la balance des paiements.
«Si les accords de la LPL ont bien servi le pays dans le passé, les très solides fondamentaux cadres institutionnels, et antécédents économiques dans la mise en œuvre de politiques économiques, ainsi que l’engagement continu à maintenir ces politiques à l’avenir, tous, justifient la transition vers un accord de la LCM. Un accord de la LCM aiderait le Maroc à relever le défi de la reconstruction de la marge de manœuvre de politique économique, tout en accélérant la mise en œuvre de son programme de réformes structurelles dans un environnement extérieur de plus en plus risqué», avait souligné le FMI dans un communiqué, suite à l’approbation de l’accord de la LCM, le 3 avril 2023.