Export: un dispositif d’assurance publique complémentaire lancé début juin 2025

Le port de Tanger Med sur le littoral méditerranéen du Maroc.

Un dispositif d’assurance publique complémentaire à l’export sera lancé le 1er juin 2025. Dans une première étape, il sera déployé pour couvrir les risques commerciaux et politiques pour les acheteurs publics et privés issus de 15 pays jugés stratégiques en Afrique.

Le 23/04/2025 à 15h34

Bonne nouvelle pour les exportateurs: un dispositif d’assurance publique complémentaire à l’export sera lancé début juin 2025. Il a été conçu en concertation avec l’ensemble des acteurs publics et privés de l’écosystème de l’assurance à l’export, a indiqué le ministère de l’Industrie et du Commerce dans un communiqué.

Ce dispositif vise à renforcer la compétitivité des entreprises exportatrices sur des marchés stratégiques présentant un certain niveau de risque, non couverts par les assurances privées, a-t-expliqué.

Pour ce faire, a-t-il précisé, ce dispositif intègre un système de tarification modulée en fonction des pays et du niveau de risque, garantissant ainsi une couverture adaptée aux réalités des marchés.

De ce fait, il constitue «un levier stratégique au service de la politique nationale d’appui à l’export qui contribuera à réduire l’exposition de nos entreprises exportatrices aux risques sur les marchés émergents et à élargir la présence du produit Made in Morocco à l’international», a noté le ministre Ryad Mezzour.

Il «vise à renforcer la compétitivité et l’internationalisation des entreprises en les accompagnant dans leur quête de nouveaux débouchés, notamment vers les marchés faiblement couverts et à fort potentiel», a souligné, de son côté, Omar Hejira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur.

Pour mettre au point ce dispositif, fait savoir le ministère, une étude de benchmark international a été menée en partenariat avec l’Association marocaine des exportateurs permettant d’identifier les meilleures pratiques et d’adapter le modèle retenu aux spécificités du marché marocain.

L’Afrique et le Moyen-Orient très peu couverts

Cette étude a révélé que les exportateurs marocains concentrent leurs activités sur des zones géographiques à faible risque, principalement en Europe et dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

«Les marchés émergents comme ceux de l’Afrique et du Moyen-Orient restent largement non couverts, ce qui constitue un frein au développement des exportations marocaines dans ces régions», signale le ministère, affirmant que le nouveau dispositif vise ainsi à combler cette lacune.

Il sera déployé dans une première étape pour couvrir les risques commerciaux et politiques pour les acheteurs publics et privés issus de 15 pays jugés stratégiques en Afrique.

Son opérationnalisation repose sur un fonds public dédié, mis à la disposition d’Atlantic Re, anciennement Société centrale de réassurance, qui se chargera de la gestion du mécanisme public d’assurance-crédit à l’export et assurera la réassurance des risques, avec une rétention collective des opérateurs ayant un agrément en assurance-crédit à l’export, explique le ministère.

«Avec un investissement de 100 millions de dirhams, ce dispositif couvrira jusqu’à 7,5 milliards de dirhams d’export additionnel par an, permettant de générer un effet levier significatif, avec jusqu’à 75 dirhams d’export additionnel pour chaque dirham investi», ajoute-t-il.

Par Lahcen Oudoud
Le 23/04/2025 à 15h34