Décision de la CJUE sur les accords de pêche et agricole: quel impact économique?

Siège de la Cour de justice de l'Union européenne.

Siège de la Cour de justice de l'Union européenne.

Revue de presseLes positions affichées par les principales chancelleries européennes montrent une prise de distance nette avec la décision de la Cour européenne de justice quant aux accords de pêche et agricoles Maroc-UE. Pour quel impact? Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 14/10/2024 à 20h51

Tous les poids lourds européens ont apporté, et continuent d’apporter, leur soutien au Royaume dans son différend avec la Cour européenne de Justice, celle-ci ayant décidé de mettre fin aux accords de pêche et agricoles Maroc-UE. Mais que pèsent réellement ces accords? Dans une analyse dédiée, le magazine Jeune Afrique en rend compte, chiffres à l’appui.

Il en ressort qu’en 2022, les deux régions du Sahara marocain ont exporté vers l’Europe environ 60% des produits de leur pêche et 85% de leurs tomates et melons, soit 203.000 tonnes de produits. «Cela représente à peine 0,02% des importations globales de ces produits dans l’UE», note-t-on. L’accord a cependant eu une «incidence commerciale significative». À noter: près de 50.000 emplois, soit presque de 18% de la population active dans les deux régions concernées. Il a également permis, depuis son entrée en vigueur en 2019, de doubler les exportations vers l’UE.

«En 2022, un peu plus d’un million de tonnes de poissons et crustacés ont été débarquées sur les côtes des provinces de Laâyoune-Sakia El Hamra et de Dakhla-Oued Ed-Dahab. C’est environ 70% des captures de la pêche côtière et artisanale», lit-on encore. Environ 60% des produits de la mer provenant du Sahara sont réservés au marché européen, dont seulement 1% est constitué de poissons frais.

La majorité des exportations concernent des produits à valeur ajoutée, c’est-à-dire transformés dans des usines locales en une grande variété de produits allant des conserves de sardines, d’anchois, de maquereau, à la congélation de langoustes et la production de farines de poissons.

Sur le versant agricole des accords, la quasi-totalité des récoltes exportées vers l’UE proviennent de Dakhla-Oued Ed-Dahab, où 936 hectares étaient cultivés en 2022. Elles concernent presque exclusivement des tomates fraîches –notamment des tomates cerises–, et des melons charentais. Quelques tonnes de poivrons ont également été exportées. Actuellement, la production de tomates fraîches dans le Sahara représente un peu moins de 10% des tomates marocaines exportées vers l’UE.

Par Lamia Elouali
Le 14/10/2024 à 20h51