Le premier multiplexe du groupe Cinerji vient d’ouvrir ses portes. Et c’est la ciné-boutique installée au centre commercial «La Promenade» de Bouskoura-Ville verte qui ouvre le bal. Un cinéma de cinq salles intimistes pour une capacité totale de 250 places. Les quatre premières salles disposent chacune de 37 sièges importés de Malaisie, tandis que la cinquième, une salle VIP, offre 14 places luxueuses pour un tarif de 250 dirhams, avec boisson et consommation incluses.
«Dès le départ, nous avons pensé lancer le concept Boutique, car cela n’existe pas au Maroc. Il faut savoir que techniquement, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est le plus dur, pas le plus simple. On est sur 4 mètres 20 de hauteur. Beaucoup ne croyaient pas qu’on pouvait installer une salle de cinéma à l’intérieur de ce centre commercial», explique Hakim Chagraoui, directeur général de Cinerji.
Pensé comme un cinéma de proximité haut de gamme, ce nouveau lieu se veut à la fois innovant et accessible. «Ce sont cinq salles entre 14 et 37 places, soit un total de 250 places. À titre de comparaison, un complexe comme Megarama, c’est environ 3.000 places. Nous, on représente une petite niche, mais nous avons investi dans la qualité, le confort et l’expérience client», souligne Chagraoui.
Une attention particulière a été accordée à la technologie embarquée. «Nous avons mis en place un système de domotique permettant de gérer à distance la climatisation, l’éclairage et la projection. Plus besoin de projectionniste sur place, toutes nos salles seront pilotées depuis un seul bureau à Casablanca. Le tout en technologie Laser 4K», précise-t-il.
Une grille tarifaire accessible
Côté tarifs, l’offre se veut variée: de 40 dirhams pour les séances classiques, notamment accessibles avec le Pass Jeunes, jusqu’à 250 dirhams pour l’expérience VIP. «Nous avons pensé à tous les publics. Les jeunes, s’ils ont le Pass, peuvent payer uniquement 40 dirhams», ajoute-t-il.
Le projet de Bouskoura représente un investissement de 25 millions de dirhams. Cinerji a pu bénéficier d’un soutien du Centre cinématographique marocain (CCM) à hauteur de 4 millions de dirhams. Le financement est réparti entre un tiers provenant de la banque, un tiers d’investisseurs privés, et un tiers en autofinancement.
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Et ce n’est qu’un début. Le groupe prévoit quatre nouvelles ouvertures d’ici la fin de l’année: au centre commercial Carrousel à Rabat, à Dar Bouazza, à Marjane Kénitra et à Kitea Agadir.
En tout, six multiplexes sont actuellement en travaux. Le projet au Morocco Mall, qui comprend la reprise de l’IMAX, est temporairement en pause en raison de problèmes techniques, mais des discussions sont en cours avec les propriétaires pour relancer les travaux.
Un modèle économique adapté au contexte marocain
Le plan d’expansion de Cinerji est ambitieux: 25 multiplexes à travers le Royaume pour un investissement initial estimé à 400 millions de dirhams. «Avec l’inflation, on est entre 10 à 12% en plus, principalement à cause de l’augmentation du coût des équipements techniques comme la sonorisation et la projection», confie Chagraoui.
Installer des cinémas dans des centres commerciaux s’inscrit dans une logique économique stratégique. «Le foncier coûte cher au Maroc, surtout dans les grandes villes. Dans un centre commercial, le modèle est gagnant-gagnant: nous apportons du flux, ils nous proposent des conditions avantageuses. C’est pour cela que nous avons signé avec le groupe Marjane, et que nous ouvrirons également avec le groupe Carrefour», indique-t-il.
Le groupe vise également la réhabilitation de trois salles dans le centre-ville de Casablanca, dans une volonté de préserver le patrimoine cinématographique tout en lui donnant un coup de jeune.