De la mine à la voiture: le Maroc, futur leader des batteries électriques

Une ligne de production dans une usine de batteries pour véhicules électriques. (Photo d'illustration)

Revue de presseLe Maroc s’affirme comme un acteur clé de l’industrie des batteries électriques grâce à des investissements massifs et une stratégie intégrée couvrant extraction, transformation et production. Avec des projets ambitieux, dont une gigafactory à Kénitra, il vise à devenir un hub mondial de la mobilité durable. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 23/02/2025 à 23h32

Le Maroc s’impose comme un acteur incontournable de l’industrie des batteries électriques, un secteur stratégique pour la transition énergétique et la mobilité durable. C’est ce qu’indique le magazine Finances News Hebdo dans une analyse dédiée. Fort de son écosystème automobile performant, de ressources naturelles stratégiques et d’une volonté politique affirmée, le pays franchit une nouvelle étape vers l’autonomie industrielle et la compétitivité mondiale, lit-on.

Mars 2024 marque un tournant avec le lancement officiel de son écosystème dédié aux batteries électriques. Un investissement de 3 milliards de dirhams a été acté avec le groupe chinois BTR New Material Group pour la construction d’une usine de production de cathodes, un composant essentiel des batteries. Avec une capacité annuelle de 50.000 tonnes, cette unité devrait créer plus de 2.500 emplois.

Parallèlement, des projets d’envergure voient le jour, notamment une gigafactory de batteries électriques à Kénitra. Porté par le groupe sino-européen Gotion High-Tech et l’alliance CNGR-Al Mada, ce projet, premier du genre en Afrique du Nord, représente un investissement colossal de 14 milliards de dirhams et promet 17.000 emplois directs et indirects. Il vise à produire des batteries lithium-fer-phosphate (LFP) et s’inscrit dans une stratégie industrielle globale combinant électromobilité et stockage d’énergie.

D’après le programme Manufacturing Africa, le marché africain des batteries électriques pourrait générer entre 10 et 15 milliards de dollars annuellement. Le Maroc, résume le magazine, se distingue par des atouts de taille: un secteur automobile dynamique, des ressources naturelles comme le cobalt et le phosphate, des accords de libre-échange facilitant les exportations vers l’Europe et les États-Unis, ainsi qu’une main-d’œuvre qualifiée et des infrastructures modernes.

Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, le Maroc ne se limite pas à l’assemblage mais adopte une approche intégrée couvrant l’extraction, la transformation des matières premières et la production de composants stratégiques. «Nous serons le seul pays de la région euro-africaine capable de produire un véhicule électrique de la mine à la voiture. Cette ambition pourrait tripler nos exportations d’ici 2030-2032 et doubler les emplois industriels du secteur automobile», a-t-il affirmé.

La position géographique du Maroc, porte d’entrée vers l’Europe et l’Afrique, attire d’importants investisseurs, notamment chinois. En 2023, les échanges commerciaux entre le Maroc et la Chine ont dépassé les 8 milliards de dollars, avec des projets dans le secteur des batteries électriques évalués à près de 10 milliards d’euros.

L’engagement d’acteurs majeurs comme Gotion High-Tech, CNGR et BTR New Material Group confirme la pertinence de la stratégie industrielle du Royaume. Avec une vision claire et des actions concrètes, le Maroc ambitionne de devenir le premier exportateur africain de batteries électriques d’ici 2030, en ciblant principalement les marchés européen et américain.

Par Walid Ayadi
Le 23/02/2025 à 23h32