Le Royaume franchit une étape majeure dans la transformation de son industrie en mobilisant près d’un milliard de dirhams dans le cadre du Fonds des Zones Industrielles Durables (FONZID II).
Ce programme, piloté par le ministère de l’Industrie et du Commerce et soutenu par le Millenium Challenge Corporation (MCC), vise à créer ou requalifier huit zones industrielles en véritables écosystèmes durables, intégrés et compétitifs, en phase avec les enjeux environnementaux, économiques et sociaux du pays, indique le magazine hebdomadaire Challenge.
Traditionnellement cantonnées à de simples espaces d’implantation, les zones industrielles au Royaume évoluent vers un concept plus ambitieux.
«Il ne s’agit plus uniquement d’aménager un terrain avec des infrastructures basiques, mais de bâtir des écosystèmes complets, capables de générer une valeur durable pour les entreprises, les territoires et l’économie nationale», a expliqué Anouar El Basrhiri, Directeur général de TMS Consulting, cité par le magazine.
Ce changement de paradigme s’incarne concrètement à travers le FONZID II, qui concentre près de 989 millions de dirhams pour soutenir des projets structurants dans des régions stratégiques telles que Oued Zem, Taroudant, Khouribga, ou Mohammedia.
Outre la création de nouvelles zones, ce fonds finance également la transformation de zones existantes en modèles verts, dotés d’une meilleure performance énergétique, d’une gestion optimisée des déchets et d’un cadre favorable au bien-être des salariés, lit-on.
Plus qu’un simple aménagement foncier, ces zones durables sont conçues comme des catalyseurs de modernisation industrielle.
«Elles encouragent les entreprises locales à innover, à adopter le digital et à améliorer leurs processus de production. C’est un moteur essentiel pour faire émerger une industrie marocaine plus résiliente et compétitive face aux défis futurs», a ajouté Anouar El Basrhiri.
Les projets en cours à Aït Melloul, Mohammedia ou Khouribga illustrent cette dynamique où la dimension environnementale s’allie à la performance économique et sociale, note Challenge.
Le modèle proposé ambitionne d’être un laboratoire de la transition industrielle, où l’intégration logistique, la consommation énergétique responsable et la mixité fonctionnelle sont au cœur de la conception.
Au-delà des investissements, la réussite de ces zones repose sur une gestion rigoureuse et continue.
«Une zone industrielle durable ne se limite pas à l’installation de panneaux solaires ou à l’infrastructure. Elle nécessite une gouvernance efficace, un accompagnement permanent des entreprises et une animation du territoire pour en faire de véritables hubs d’activité», a souligné El Basrhiri.
Cette approche est également soulignée par les autorités.
Lors de la signature des conventions de financement, le ministre de l’Industrie, Ryad Mezzour, a insisté sur l’objectif d’«améliorer la productivité ainsi que la performance économique, sociale et environnementale des entreprises».
De son côté, Akram Allaoui, Directeur des zones industrielles au ministère, a mis en avant la nécessité de «renforcer l’attractivité territoriale et de soutenir la création d’emplois durables».
Avec le FONZID II, le Royaume ne se limite plus à répondre aux besoins immédiats de son industrie mais construit un nouveau modèle industriel, peut-on encore lire.
Celui-ci conjugue compétitivité économique, respect de l’environnement et ancrage territorial.
Comme le résume Anouar El Basrhiri, «le Royaume joue une carte importante en développant ces zones durables, non seulement pour attirer de nouveaux investissements, mais surtout pour révéler le potentiel réel de l’industrie marocaine. Il s’agit de lui fournir un cadre structurant pour s’exprimer pleinement et pour asseoir sa crédibilité au sein des chaînes de valeur régionales et internationales».