Baisse de production de la viande rouge: les producteurs espagnols pour pallier le déficit

Face à la baisse significative de la production de viande rouge, le Maroc a diversifié ses sources d’approvisionnement en ouvrant davantage son marché aux importations.. DR

Revue de presseLe Maroc est désormais un marché stratégique pour les exportateurs espagnols de viande bovine. Les importations en provenance de l’Espagne ont connu une hausse de 50% en 2023 et de 4% entre janvier et novembre 2024. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 04/02/2025 à 20h15

Face à la baisse significative de la production de viande rouge, le Maroc a diversifié ses sources d’approvisionnement en ouvrant davantage son marché aux importations. Cette diminution de l’offre locale a entraîné une hausse marquée des prix, pesant lourdement sur le pouvoir d’achat des consommateurs.

Dans ce contexte, l’Espagne s’impose comme un partenaire clé, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 5 février. En 2022, lorsque le gouvernement marocain a lancé une première opération d’importation de 200.000 têtes de bovins destinées à l’abattage, la péninsule Ibérique s’est positionnée comme principal fournisseur. Cette tendance s’est confirmée avec l’augmentation des importations de viande fraîche.

Désireuses d’explorer les opportunités offertes par le marché marocain, une vingtaine d’entreprises espagnoles spécialisées dans l’exportation de viande bovine se sont rendues à Casablanca pour rencontrer les importateurs locaux. Cet événement a été organisé par Provacuno, l’organisation interprofessionnelle du bœuf en Espagne, en collaboration avec le Bureau économique et commercial d’Espagne à Casablanca.

Le Maroc est désormais un marché stratégique pour les exportateurs espagnols de viande bovine. Les importations en provenance de l’Espagne ont ainsi connu une hausse de 50% en 2023. Selon des chiffres officiels, les exportations espagnoles de viande bovine ont progressé de 4% entre janvier et novembre 2024, avec une augmentation de leur valeur de 12%. Quant aux exportations d’animaux vivants, elles ont enregistré une légère hausse de 1%. En décembre dernier, les expéditions de viande bovine espagnole ont dépassé les 4.000 tonnes, portées principalement par la forte demande marocaine.

«À l’approche du mois de ramadan, période de consommation accrue, la demande de viande s’intensifie, renforçant encore le recours aux importations pour assurer l’approvisionnement du marché. Lors de la rencontre à Casablanca, les exportateurs espagnols ont pu échanger avec les acheteurs marocains, consolidant ainsi les relations commerciales entre les deux pays et mettant en avant les atouts de la viande bovine espagnole», lit-on encore.

Pour anticiper l’augmentation continue de la demande et freiner l’inflation des prix, le Maroc a mis en place plusieurs mesures visant à sécuriser son approvisionnement. Des incitations financières ont été accordées pour stimuler l’investissement dans l’élevage local et moderniser les infrastructures de production et d’abattage. En parallèle, des exonérations fiscales ont été mises en place pour les importateurs.

Ces initiatives visent à équilibrer l’importation et la production nationale tout en maintenant des prix accessibles aux consommateurs. Cependant, ce choix reste sujet à controverse. Certains professionnels du secteur estiment que l’importation massive de viande n’est pas adaptée au marché marocain, d’autant que les prix n’ont pas enregistré de baisse significative. Pire encore, une hausse des prix pourrait survenir avec la forte demande du ramadan.

Pour certains experts, le problème est structurel et réside moins dans la production que dans les coûts. La cherté de la viande serait principalement due à un coût de production très élevé. Il devient donc impératif de soutenir le secteur de l’élevage, qui manque cruellement d’aides financières. D’où l’importance d’une réglementation spécifique encadrant l’élevage, qui permettrait de structurer la chaîne de valeur et de limiter l’influence des intermédiaires spéculateurs.

Une autre critique porte sur le prix de vente de la viande importée, fixé à 80 dirhams, alors que ce tarif n’est pas respecté chez les bouchers. Selon certains spécialistes, un renforcement des contrôles serait nécessaire pour garantir une meilleure transparence des prix et éviter toute spéculation au détriment des consommateurs.

Par Lamia Elouali
Le 04/02/2025 à 20h15