Rachid Benzine: «La pensée est faite de paradoxes et de contradictions»

L'écrivain Rachid Benzine. (K.Essalak/Le360)

Le 01/02/2025 à 11h34

VidéoÀ l’occasion de la troisième édition du Festival du livre africain de Marrakech, Rachid Benzine a échangé avec des lycéens sur le rôle de la philosophie et évoqué son prochain projet littéraire.

Rachid Benzine, écrivain, philosophe et islamologue franco-marocain, est l’un des invités de la troisième édition du Festival du livre africain de Marrakech.

Engagé dans une réflexion sur les liens entre littérature, philosophie et transmission du savoir, il a participé à une rencontre matinale entre auteurs et lycéens au centre culturel Les Étoiles de Jemâa El Fna.

Le360: Vous participez à la troisième édition du Festival du livre africain de Marrakech. Que pensez-vous de ces petits déjeuners entre auteurs et lycéens?

Rachid Benzine: Ce petit-déjeuner m’a permis de rencontrer à la fois des Marocains et des Français et d’échanger librement sur le monde, nos langages, nos représentations et ces différentes formes d’hospitalité: l’hospitalité narrative, à travers le langage, mais aussi celle de l’accueil et de la rencontre. Marrakech devient ainsi un lieu d’ouverture et de réflexion sur ces questionnements essentiels.

Sur quelles thématiques avez-vous échangé avec les lycéens?

Ils m’ont interrogé sur le rôle de la philosophie et son utilité. Il y a cette idée que tout doit être utile, et j’ai tenté de leur expliquer ce qu’est la philosophie et ce qu’est la langue. La philosophie commence par questionner nos évidences, par interroger ce que nous tenons pour vrai. Je leur ai dit que lorsqu’on considère une chose comme vraie, il est intéressant de réfléchir en quoi son contraire pourrait aussi l’être. La pensée est faite de paradoxes et de contradictions. Apprendre à gérer ces contradictions permet de mieux comprendre la complexité du monde et d’éviter tout dogmatisme.

Un livre est en préparation. Sur quel projet travaillez-vous actuellement?

Mon prochain projet littéraire se déroule à Gaza, entre 2014 et 2024. Si tout se passe bien, il devrait paraître lors de la rentrée littéraire de septembre 2025. Pour l’instant, son titre est L’homme qui lisait des livres.

Par Qods Chabâa et Khalil Essalak
Le 01/02/2025 à 11h34