Le Chœur philharmonique du Maroc, dirigé par Anass Ismat, a littéralement envoûté le public réuni à Bayt Dakira, au cœur de l’ancienne médina d’Essaouira, le vendredi 2 mai, à l’occasion de la 21ème édition du Printemps musical des Alizés. Placé sous le signe du partage, le concert intitulé «Chœur à cœurs» a offert un voyage musical éclectique, allant de la Renaissance au jazz, captivant un auditoire venu des quatre coins du monde.
Plus de vingt ans après y avoir chanté pour la première fois, Anass Ismat retrouvait Essaouira, ville fondatrice dans son parcours. «Il y a vingt et un ans, j’ai chanté ici et joué du violon», confie-t-il avec émotion. «Grâce à ce festival, j’ai été repéré par l’Alliance d’action culturelle entre la France et le Maroc, ce qui m’a permis d’obtenir une bourse et de poursuivre mes études musicales en France.»
Ce retour aux sources fut marqué par une grande proximité avec le public, une expérience profondément marquante pour le chef de chœur: «C’était un moment très fort, car le public était littéralement à nos côtés. Il y avait une belle osmose, une vraie rencontre entre les artistes et les spectateurs, venus du Maroc et d’ailleurs.»
La soirée a pris une tournure spontanée et festive: «À la fin, on s’est un peu lâchés avec le public. On les a fait chanter, certains choristes ont improvisé, et même les spectateurs se sont prêtés au jeu», raconte-t-il avec un sourire. Il ajoute: «J’ai une affection particulière pour les onomatopées, les expressions vocales, les jeux de mimiques. Ce sont des outils qui créent une connexion directe, presque corporelle, avec le public.»
Anass Ismat, chef du Choeur philharmonique du Maroc. (A.Et-tahiry/Le360)
Conçu comme un clin d’œil aux célèbres King’s Singers britanniques, le programme du concert traversait les siècles avec élégance. «Nous avons voulu reprendre certains morceaux devenus emblématiques de leur répertoire, notamment ceux au caractère royal, en résonance symbolique avec notre propre royaume», explique Anass Ismat.
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«Revoir des chanteurs que j’ai connus il y a plus de vingt ans, croiser de vieux visages et en découvrir de nouveaux, c’était bouleversant. Un vrai plaisir», confie-t-il.
Au-delà de la performance musicale, «Chœur à cœurs» portait un message universel d’amour et d’harmonie. Comme le résume si justement Anass Ismat: «L’amour est essentiel. Si tout le monde chantait et aimait davantage, nous vivrions dans un monde plus paisible.»