Zagora: la vente illégale de palmiers menace les oasis

Une oasis.

Revue de presseLes oasis de Zagora se dégarnissent à vue d’œil, souvent avec la complicité des agriculteurs locaux, lesquels cèdent leurs palmiers à des intermédiaires qui les revendent pour les replanter ailleurs. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 22/11/2024 à 22h39

Certaines oasis de la région de Zagora sont sévèrement menacées. En cause: l’arrachage des palmiers par des lobbys et des réseaux d’intermédiaires spécialisés qui les revendent dans d’autres villes où ils seront replantés.

C’est ce que rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 23 et 24 novembre, expliquant que cette pratique est illégale. «Des procédures juridiques et réglementaires interdisent clairement ces pratiques».

Pour faire face aux conséquences d’années de sécheresse, les habitants de la région, dont les ressources et les revenus ont fortement été impactés, ont été poussés à vendre des palmiers encore jeunes à des réseaux d’intermédiaires pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Ces arbustes, cédés à des prix dérisoires, sont revendus au prix fort dans d’autres villes du Royaume.

Cette affaire, rapporte le quotidien, est aujourd’hui devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Zagora. En effet, des acteurs locaux de la société civile et des associations de protection de l’environnement ont décidé de porter plainte. Leurs mises en garde n’ayant donné aucun résultat, ils ont finalement décidé de saisir directement le Parquet.

Le quotidien fait part d’une certaine complicité entre les agriculteurs locaux et les réseaux d’intermédiaires. Les agriculteurs, voyant leur capital fondre en raison de l’absence de pluie, ont choisi de le sauver. «Ils préfèrent vendre leurs palmiers plutôt que de les voir mourir de soif», note le quotidien.

La présence des intermédiaires et des commerçants de plants et d’arbustes de palmiers dans les oasis n’intrigue plus personne. «Ils concluent des marchés avec les agriculteurs qui les autorisent à arracher leurs palmiers pour les revendre dans d’autres villes», écrit Assabah.

Pourtant, souligne le quotidien, un arrêté du gouverneur de la province datant de 2004 et la loi 06/01 relative au développement durable des palmeraies interdisent strictement cette pratique. En effet, ces législations considèrent l’arrachage des palmiers comme une infraction grave, punie par la loi.

Par Amyne Asmlal
Le 22/11/2024 à 22h39