Viandes rouges: voici les prix affichés à Casablanca

Des carcasses de viandes au souk L’baladia, à Casablanca. (S.Bouchrit/Le360)

Le 12/03/2025 à 16h56

VidéoSous l’effet de l’augmentation de l’offre, le prix des viandes rouges connait une baisse notable. Une tendance qui profite aux ménages.

Selon Abdelouahed Boukhit, représentant des bouchers du souk l’baladia, à Casablanca, le prix de la viande ovine est passé de 150 dirhams à 110 dirhams le kilo, tandis que la viande bovine affiche désormais un tarif de 100 dirhams contre 120 dirhams auparavant.

Cette baisse trouve son origine dans la conjoncture particulière liée à l’annulation du sacrifice de l’Aïd al-Adha. «Au lieu de servir à l’abattage rituel, les bêtes destinées au sacrifice ont été réorientées vers les circuits classiques, augmentant mécaniquement l’offre disponible sur le marché. Dans le même temps, des volumes importés continuent d’alimenter les rayons, accentuant la pression concurrentielle sur les prix», explique El Mostafa El Khaouli, président de l’Association nationale des producteurs de viandes rouges.

Évolution des prix des viandes ovine et bovine au marché de gros de Casablanca. (Source: Casa Prestations)

DatePrix de la viande ovine (dhs/kg)Prix de la viande bovine (dhs/kg)
12/03/202560 - 9065 - 90
05/03/202560 - 9067 - 90
26/02/2025117 - 12575 - 90
19/02/2025115 - 12275 - 89
12/02/2025115 - 12075 - 88
05/02/2025115 - 12075 - 88

D’après l’opérateur, la baisse des prix résulte également de la volonté de nombreux éleveurs de vendre rapidement leurs animaux pour limiter leurs pertes: «De petites structures se retrouvent contraintes de liquider leur bétail pour honorer les crédits engagés en prévision de l’Aïd. Ayant investi dans l’achat, l’alimentation et l’engraissement de leurs bêtes, elles cherchent à minimiser leurs pertes en cédant leurs animaux plus rapidement et à des tarifs souvent inférieurs à leurs attentes initiales».

Parallèlement, les grands opérateurs de la filière ont revu leurs stratégies en réduisant les taux d’engraissement afin de limiter les coûts de production, un choix qui contribue également à la détente des prix. «Cette vague d’abattage massif nourrit une saturation de l’offre, à la fois en viandes fraîches et surgelées, laquelle se répercute automatiquement sur les étiquettes», détaille El Mostafa El Khaouli.

Toutefois, cette évolution profite essentiellement aux viandes ovine et bovine. Sur d’autres segments comme la viande cameline, la baisse n’est pas au rendez-vous, les quantités étant plus limitées et, de ce fait, les prix souvent plus élevés, fait observer Saloua Bouzoubaa, bouchère.

De l’avis des professionnels, cette conjoncture a des répercussions positives à court terme pour la demande intérieure. Les consommateurs bénéficient de prix plus abordables et d’un éventail de choix élargi. Mais dans le même temps, l’impact sur la rentabilité des éleveurs inquiète la profession. «À moyen terme, préviennent certains, une chute trop prolongée des tarifs risque d’affaiblir la capacité d’investissement de la filière et de perturber ses équilibres habituels», conclut El Mostafa El Khaouli.

Par Hafida Ouajmane et Said Bouchrit
Le 12/03/2025 à 16h56