La rencontre régionale de concertation qui s’est tenue le lundi 19 septembre 2022 à Tanger a eu pour objectif d’offrir une plateforme de dialogue aux acteurs régionaux de l’urbanisme et d’habitat, mais aussi d’échanger des points de vue et des suggestions dans la perspective de formuler des recommandations pour enrichir une nouvelle feuille de route. Celle-ci, qui se concentre sur les domaines de l'urbanisme et de l'habitat, sera élaborée pour les années à venir.
Cette rencontre a aussi permis à tous les intervenants dans les domaines de l'urbanisme et de l'habitat d'échanger autour de problématiques liées à ces secteurs, afin de tirer profit au mieux de l'intelligence collective et d'encourager l'action participative.
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L’inspectrice régionale de l'urbanisme, de l'architecture et de l'aménagement du territoire national, Nissrine Alami, a souligné, interrogée à ce propos par Le360, que les consultations régionales sur l'urbanisme et l'habitat au niveau de la région Tétouan-Tanger-El Hoceima «s'inscriv[ai]ent dans le cadre du Dialogue national qui vise à établir une vision stratégique pour l'élaboration d'un cadre de référence permettant un développement urbain équitable, inclusif et durable». Elles permettront aussi, selon cette interlocutrice, «d’enrichir le nouveau Livre blanc du ministère, à travers une implication positive de l’ensemble des parties prenantes du secteur».
S'exprimant à cette occasion, le wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (TTA), Mohamed Mhidia, a souligné que cette région du nord du Royaume avait connu, au cours des dernières années, la mise en œuvre de nombreux programmes qui ont contribué à la concrétisation de la vision royale pour la région: le programme «Tanger-Métropole», «Al Hoceïma, Manarat Al Moutawassit», le programme d'aménagement de la Vallée de l'Oued Martil à Tétouan, et le programme de réhabilitation et de valorisation des anciennes médinas de Tétouan et de Tanger, ainsi que d'autres initiatives, qui ont contribué à développer le paysage urbain et améliorer les conditions de vie de la population.
«Malgré ces grands acquis qui ont été réalisés au niveau de la région, grâce à la Haute sollicitude royale, il reste encore des contraintes et des insuffisances qui doivent être corrigées pour assurer un développement intégré et global du territoire de la région», a fait savoir le wali, soulignant la nécessité de poursuivre les efforts pour éliminer les bidonvilles de Larache et d'Assilah, traiter les bâtiments menaçant ruine, réhabiliter les anciennes médinas, promouvoir l'accès au logement et procéder à la révision des méthodes d'élaboration des documents d'urbanisme.
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Selon le wali, «la plupart des problématiques posées par les domaines de l'urbanisme et de l'habitat sont profondes et multiples, vu qu'elles sont liées à la vie quotidienne du citoyen et affectent le présent et l'avenir des générations futures, outre le fait que le traitement de certaines d'entre elles nécessite des années et des investissements importants». Mohamed Mhidia a, à cet égard, insisté sur l'importance de la planification territoriale, de la gestion urbaine et de l'adoption d'une approche proactive, afin d'éviter la reproduction de l'habitat insalubre, de bidonvilles et des logements indécents.
Omar Moro, président du Conseil régional de Tétouan-Tanger-Al Hoceïma, a quant à lui assuré que ce Conseil était convaincu de la nécessité de développer le secteur d'urbanisme et de l'habitat, qui constitue le moteur de l'économie locale et nationale, de manière à jeter les bases du modèle de développement et à assurer un développement urbain équitable et durable, qui prendrait en considération les exigences sociales, économiques et territoriales, et la nécessité de préserver l'identité, le patrimoine, la culture et la civilisation marocaine authentique, et de garantir un logement décent, des services de proximité et l'accessibilité territoriale, sur laquelle repose le projet de l'Etat social.
Il a expliqué que la politique d'urbanisme et la politique de la ville requérait une vision stratégique futuriste, qui tiendrait compte des équilibres territoriaux entre la ville et ses différents quartiers, et redonnerait vie aux petites et moyennes villes internes et aux cités historiques.
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Interrogé par Le360, Aissa Ben Yaacoub, ancien président de l’Association des promoteurs immobiliers de Tanger, a expliqué toute l’importance de cette rencontre, qui ouvre le débat sur le cadre général de l’habitat, les offres immobilières et le pouvoir d’achat des citoyens. Il a particulièrement insisté sur «le devoir d’accompagner la classe moyenne dans l’acquisition des biens immobiliers de qualité et à un prix abordable».
La ministre de l'Aménagement du Territoire National, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville, Fatima-Zahra Mansouri, avait lancé, le 16 septembre dernier, le Dialogue national de l'urbanisme et de l'habitat, au cours d’une cérémonie officielle présidée par le Chef du gouvernement, et en présence de ministres et de représentants des départements ministériels concernés, mais aussi ceux d’instances constitutionnelles, d’établissements publics et d’organismes professionnels. Ce Dialogue intervient dans le cadre de la mise en œuvre de hautes instructions royales, visant à permettre aux citoyens de bénéficier d’un logement décent et de qualité, et à encourager l’investissement productif.